Médéa - DIVERTISSEMENT


Ouamri, un village oublié
Situé à trente kilomètres du centre de Médéa
M A
El Watan : 02 - 03 - 2008
Une population damnée par les contraintes d'un quotidien difficile, une jeunesse marginalisée, l'image d'un très beau village ternie par la précarité et l'abandon…
Ouamri, ou Borely-la Sapie autrefois, qui se situe à peine à 33 km à l'ouest du chef-lieu de la wilaya de Médéa, souffre d'un manque d'attention de la part des responsables, selon ses habitants qui se disent marginalisés et estiment que les autorités locales devraient accorder davantage d'importance à cette localité qui abrite plus de 16 000 habitants (d'après les statistiques de 2006). Région agricole par excellence, Ouamri ne profite pas de cet avantage, car malgré cette caractéristique, les moyens et les aides sont très insuffisants et les agriculteurs qui représentent une grande partie de la population arrivent à peine à faire vivre leurs familles sans pouvoir prétendre à plus. 80% des jeunes de cette agglomération sont au chômage et beaucoup d'entre eux n'ont pu avoir de travail même dans le cadre de l'emploi de jeunes. D'autres encore vont quotidiennement à Médéa (ville) en quête de travail mais sans succès.. Cette situation a fait dans la prolifération de plusieurs fléaux sociaux et surtout les vols et les agressions. Les citoyens ont aussi parlé de l'isolement de leur localité, isolement créé par l'insuffisance du transport rural et scolaire. Dans ce sens, nous signalerons que Ouamri abrite 11 écoles primaires, 2 collèges et 1 lycée. Elèves et enseignants sont contraints dans la plupart du temps de marcher des kilomètres pour rejoindre leurs établissement respectifs ce qui n'est pas évident en hiver ; d'ailleurs les parents disent que cela influe beaucoup sur les résultats scolaires de leurs enfants. La commune a bénéficié de deux minibus l'année dernière dans le cadre de la solidarité sociale, mais ces derniers ne desservent qu'une seule ligne. Les douars éloignés n'en tirent aucun profit. Les projets de développement local restent très insuffisants : 56 familles attendent d'être relogées et continuent à occuper des taudis qui datent de l'époque coloniale. D'ailleurs, les habitants de ces gourbis vous diront « qu'ils ont toujours l'impression que leurs demeures dégagent encore des odeurs ». Ces familles ont sollicité les responsables pour une aide financière ou en matériaux qui leur permettrait de construire elles-mêmes leurs propres maisons, mais jusqu'à ce jour, elles n'ont rien obtenu et continuent à attendre et espérer. Pour les jeunes, le menu proposé n'est pas fait pour ouvrir l'appétit. Le sport est quasiment inexistant. Même l'équipe de football performante et redoutée autrefois n'est plus qu'un beau souvenir, ceci faute de moyens financiers et de prise en charge. Une maison de jeunes qui n'abrite que quelques activités dont l'informatique et quelques travaux manuels. Rien n'est prévu pour les jeunes filles qui voudraient apprendre la couture, la broderie ou autres, surtout celles qui sont à la maison dans des familles conservatrices et qui n'ont pas eu la chance de poursuivre leurs études. Tous ces jeunes ont émis le vœu de voir dans leur village des terrains de sport et de jeux qui les accueilleraient et qui leur permettraient de se détendre et de s'épanouir loin des fléaux sociaux qui les guettent et les menacent. Les habitants de Ouamri ont également fait part de leurs inquiétudes quant aux crues de l'oued Sidi Othmane dans la rive est de leur village et qui constituent un véritable danger pour eux et pensent que cela devrait inquiéter les responsables censés veiller à la sécurité du citoyen et les inciter à envisager des solutions, comme ils voient dans l'aménagement des routes, qui sont dans un état lamentable, une urgence.



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