Médéa - Théâtre

Médéa : Festival national du théâtre comique : c’est parti !



C’est dans l’après-midi de samedi dernier, dans une salle archicomble, qu’a été ouvert solennellement le festival national du théâtre comique, dans sa première édition. Une manifestation culturelle qui prend désormais le relais du festival Hacène El Hassani du théâtre qui aura comptabilisé sept éditions.

Un lever de rideau prononcé par M. Mohamed Benguettaf, directeur du Théâtre national algérien (TNA) et représentant personnel de la ministre de la Culture, Madame Khalida Toumi, que des obligations ont empêchée d’être présente dans cette magnifique salle de spectacles et de conférences de l’Institut des sciences de gestion de M’sallah, une annexe du centre universitaire Docteur Yahia Farès de Médéa.

Avant la cérémonie d’ouverture officielle de ce festival, rehaussée par la présence des autorités locales avec à leur tête le wali de Médéa, M. Abdelkader Zoukh, les invités et la nombreuse assistance avaient fait le tour d’une exposition-photos consacrée et dédiée, à titre posthume, au grand scénographe de renommée mondiale que fut le regretté Abdelkader Ferrah, né le 26 mars 1926 à Ksar El Boukhari, à 65 kilomètres de Médéa, et décédé l’année dernière, le 20 décembre 2005 plus exactement, en Angleterre où il vivait avec ses enfants et sa famille. Une exposition qui aura été, il faut le dire, bien en deçà de la véritable stature de cette personnalité culturelle qui fut décorée, entre autres marques de reconnaissance, par la Reine Elizabeth d’Angleterre. Rien que ça.

Un scénographe de talent qui avait planté le décor et choisi les costumes pour le célèbre opéra «Samson et Dalila», d’un réalisateur hollandais et joué à Amsterdam en mars 1952. Un homme culturel doublé d’un politique qui refusa d’être décoré, en 1956, par le ministre de la Culture français en guise de protestation contre l’occupation coloniale de l’Algérie. Ce que nous confirmera sa nièce: «Ses enfants, qui vivent tous en Angleterre aujourd’hui, avaient voulu ramener toutes les décorations et autres distinctions et diplômes ainsi que les nombreuses photos retraçant son itinéraire culturel, en tant que scénographe plus exactement, mais cela n’a malheureusement pas été possible faute de temps nécessaire. Mais toujours est-il que le fait d’avoir fait sortir mon oncle de l’oubli est tout à l’honneur des organisateurs de ce festival».

Ainsi, après l’hymne national et la chanson «Mine adjlika ya watani», du compositeur Chérif Korteby, un illustre fils de la wilaya de Médéa, interprétés par la chorale des professeurs de musique de la ville de Médéa, et après les interventions du wali de Médéa et du directeur du TNA, ce dernier ne s’empêchant pas de rappeler à la nombreuse assistance les empreintes indélébiles de Hacène Bencheikh, alias Hacène El Hassani ou encore Boubagra, sur le théâtre algérien, ce fut au tour de M. Ahmed Ayache, directeur de la culture de la wilaya de Médéa et commissaire du festival, de prendre la parole pour apporter des éclaircissements sur la nouvelle appellation de ce festival, classé désormais national dès cette édition: «Ce festival national du théâtre comique portera, lors de chaque édition, le nom d’un artiste aussi bien parmi les vivants que parmi ceux qui nous ont quittés. Pour cette année, nous avons décidé d’honorer la mémoire de Abdelkader Ferrah, dont l’édition actuelle porte le nom, en même temps que cette autre grande figure du théâtre algérien que fut le regretté Sirat Boumediène, né en 1947 et décédé à Mostaganem le 20 août 1995". Est-ce à dire que le festival Hacène El Hassani du théâtre n’aura plus lieu ? Ou encore que ce festival national du théâtre comique sera toujours organisé par la wilaya de Médéa ? Des questions que n’ont pas manqué de se poser beaucoup de citoyens à Médéa, voire de toute la wilaya.

La dernière intervention aura été celle de M. Azzeddine Mihoubi, actuel directeur de l’ENRS, qui profitera de cette occasion pour annoncer d’abord, à la nombreuse assistance, que la radio locale de Médéa sera opérationnelle en 2007, et ensuite pour présenter sa nouvelle création théâtrale, «Aïssa Tsunami», une production de 2006, et jouée samedi dernier, pour la première fois, par la troupe du Théâtre régional de Constantine (TRC), emmenée par Alloula Zermani dans le rôle de Aïssa Tsunami. Et non par Antar Hellal, alias Aïssa Story, comme malencontreusement rapporté dans notre article de mercredi dernier. Une pièce qui traite de la vie quotidienne d’une APC, notamment de son président, quelque part en Algérie. Un quotidien fait de bureaucratie, de dépassements, d’abus d’autorité... Une représentation qui a reçu un accueil très chaleureux de la part de l’assistance.

Il reste enfin à signaler cette absence d’ambiance extérieure, pour ce premier jour, qui a caractérisé le début de ce festival. Ceci dans la mesure où, selon les aveux de beaucoup de présents, rien ne laissait penser, devant et aux alentours de la salle, qu’une manifestation culturelle aussi importante se tenait. Au contraire des éditions passées du festival Hacène El Hassani où zorna, troupes folkloriques et fantasia étaient présentes. Aux organisateurs de rectifier le tir en accordant une revanche au nombreux public qui est attendu, à la maison de la culture Hacène El Hassani, durant les quatre journées qui restent, ce festival prenant fin jeudi prochain.




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