«Tous les sites historiques qui se trouventsur le territoire de la wilaya de Médéa, qu'ils soient romains, ottomans ouarabes, militaires, religieux ou culturels, déjà classés ou en voie de l'être,seront restaurés.C'est ce programme dont l'objectifessentiel est de lutter contre l'oubli en redonnant vie à tous ces sitesarchéologiques, d'une richesse incommensurable, que nous tâcherons de mener àbien».Une déclaration faite, au mois de juillet2004, par M. Ahmed Ayache, directeur de la Culture de la wilaya de Médéa, au lendemain de ladécision d'octroi d'une enveloppe financière de plus de onze milliards decentimes destinée justement à cet ambitieux programme de restauration auquels'ajoutait la réalisation de centres culturels et de bibliothèques à traversles communes de la wilaya. Un programme qui semble avoir atteint sa vitesse decroisière avec la réception de certains sites, la mise en chantier d'autres etl'entame d'études pour une troisième tranche. En attendant que ce programmepuisse toucher l'ensemble des sites. Et ils sont nombreux.Parmi les vestiges romains répertoriés,l'on peut citer «El-Hammamet Erromania» (les bains romains), situés àBerrouaghia, une ville à Saneg, dans la daïra de Ksar El-Boukhari, les restesd'une périphérie de ville non connue à Kherbet Ouled Hellal, dans la daïra d'OuledAntar, les restes de tours, de tombes et d'un poste militaire à Kherbet Siouf,dans cette même daïra d'Ouled Antar, le «rapidium» de Djouab, une anciennecaserne, dans le daïra de Souagui... Avec la précision que ces vestiges romainsse présentent sous deux aspects: ceux visibles et ceux enfouis sous terre etqui nécessitent, par conséquent, une prospection minutieuse.Pour ce qui est des sites archéologiquesmusulmans (ottomans et arabes), ils sont évidemment plus nombreux. A commencerpar la ville d'Achir, dans la commune de Kef Lakhdar (daïra d'Aïn Boucif) à 76 km au sud-est de Médéa, oùse trouve le palais royal de Ziri Ben Menad, roi des Sanhadjas, et la résidenceprincière «Menzah Bent Essoltane». Viennent ensuite «Dar El-Emir Abdelkader»,résidence officielle de l'Emir à Médéa, «Haouch El-Bey», situé dans le quartierM'sallah à Médéa et qui était l'ancienne caserne militaire de l'Emir, leminaret de la mosquée rouge turque située à la place Bologhine à Médéa, lestrois anciennes mosquées (hanafite, malékite et celle de Sidi Slimane) situéesà Médéa ainsi que les cinq portes de la ville de Médéa: Bab El-Berkani, BabSidi Sahraoui, Bab Lakouass, Bab El-Gort et Bab D'zaïr. A ces sites s'ajoute«Mesdjed El-Atik», à Ksar El-Boukhari. Par ailleurs, l'on peut citer lesmausolées de saints (des zaouïas) comme ceux de Sidi Sahraoui, Sidi El-Berkani,Sidi Slimane, Cheikh Lahmar et Cheikh El-Mahdjoub, tous situés à Médéa, ZaouïatCheikh El-Missoum à Ksar El-Boukhari, Zaouïat Amer et Amar à Aïn Boucif... Ou encorela tour turque sise à M'sallah (Médéa) et communément appelée «El-Finga» (laguillotine), alors qu'en réalité, cette tour, située à un endroit stratégiquesur les hauteurs de la ville de Médéa, servait à surveiller tous les alentoursde cette ville.Ainsi, le premier site à avoir étéréceptionné définitivement est le «rapidium», une ancienne ville romaine qui setrouve dans la commune de Djouab, située à 80 km au sud-est de Médéa etdont l'édification remonte à l'an 122 après J.C.Elle représentait l'une des principalesvilles césariennes, au début un simple campement militaire mais qui s'est trèsrapidement transformé en cité regroupant différentes catégories de la sociétéromaine.Les autres sites qui ont été réceptionnésde façon provisoire en attendant leur inauguration officielle sont «Dar El-EmirAbdelkader», située à la Placedes Martyrs (ex-Place d'Armes) à Médéa, la ville d'Achir et le Mausolée dusaint Sidi Sahraoui qui est situé dans la vieille ville de Médéa. La villed'Achir à 76 kmau sud-est de Médéa, a été fondée en l'an 936 après J.C sous le règne de ZiriBen Menad Essanhadji, sur ordre du kalife Fatimide Abou El-Kacem El-Kaïm. A unealtitude de 1.400 mdu niveau de la mer, à un endroit le plus élevé de kef Lakhdar, Achir était uneforteresse imprenable contre les attaques extérieures. Le deuxième site est«Dar El-Emir Abdelkader» construite entre 1819 et 1829 par le Bey du Titteri,Mustapha Boumezrag, et dont l'Emir Abdelkader avait fait, à partir de 1835, sonsiège politique et celui de son état-major. Comme elle servait égalementd'atelier pour la fabrication d'armes. L'armée française en fera par la suite,le siège de son gouverneur militaire à Médéa.Elle est aujourd'hui transformée en muséedes arts et traditions populaires. Le troisième site réceptionné est lemausolée du Saint Sidi Sahraoui dont nous ne possédons malheureusement que trèspeu d'informations relatives à son histoire. Une zaouïa qui a recommencé àaccueillir les familles médéennes dont un grand nombre reste attaché à ce genrede visites.Quant aux sites dont les travaux derestauration ont été entamés à partir du mois de février dernier, il s'agit desminarets de Mesdjed El-Atik de Ksar El-Boukhari et de «Djamaâ Lahmar» (lamosquée turque) de Médéa ainsi que «Bordj El-Morakaba» (la tour de contrôle) deM'sallah à Médéa. Les travaux entamés connaissant actuellement un tauxd'avancement appréciable. Les autres sites, enfin, dont les études relatives àleur restauration ont été entamées au mois de mai dernier, sont le tombeau deLalla Fatma-Ezzhra N'Soumer, situé à El-Azizia, chef-lieu de commune et dedaïra, à 90 kmà l'est de Médéa, ainsi que la partie ouest de la ville d'Achir où se trouvejustement la résidence princière «Menzah Bent Essoltane».Cette multitude de sites historiques querecèle la wilaya de Médéa, une fois tous restaurés et viabilisés à travers desstructures d'accueil adéquates, ne manquera certainement pas de constituer unfacteur des plus encourageants pour le développement du tourisme dans cettevaste région qui est loin d'avoir encore livré tous ses secrets.
Posté Le : 29/08/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Rabah Benaouda
Source : www.lequotidien-oran.com