Oggaz (Mascara) - Maîtrise des déchets spéciaux: Lafarge Algérie participera à l’incinération des médicaments périmés

L’incinération des médicaments périmés, la société Lafarge Algérie, spécialisée dans les matériaux de construction, s’y implique en partenariat avec les officines algériennes, dans le cadre de la maîtrise des déchets spéciaux.

Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir)

Stockés au niveau des pharmacies, les médicaments périmés pourront être éliminés par co-incinération dans le four de la cimenterie d’Oggaz (LCO), dans la wilaya de Mascara.

Ayant consacré quelques dizaines de millions de dinars pour la transformation du four désormais opérationnel, après une opération de maintenance de l’unité, LCO pourra y traiter un volume de 1.000 à 3.000 tonnes par an de médicaments périmés.

Ce qui s’inscrit dans le cadre du développement de l’écologie industrielle, la gestion intégrée et le développement durable, le cimentier français apportant son expertise et des solutions environnementales efficaces. Mais également en répondant aux desiderata des pharmaciens algériens, qui militent depuis des années pour une meilleure prise en charge des médicaments périmés et assez dangereux.

C’est ce qu’expliquait hier, à l’hôtel Hilton, le directeur général industrie, adjoint du groupe Lafarge, Xavier Saint-Martin Tillet, lors d’un symposium organisé par la société sous l’égide du ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement (MATE).

Consacré à la thématique du traitement et la valorisation des déchets dans les fours de cimenterie, ce symposium a été marqué par la signature d’une convention, d’un contrat de performance environnementale liant le MATE, Lafarge Algérie et le Syndicat national algérien des pharmaciens d’officines (SNAPO).

Ainsi, les médicaments périmés, une moyenne de 100 kg par pharmacie, estimait par ailleurs un cadre du SNAPO, Ould Imam Toufik, qui rappelle que l’Algérie dispose de 9.000 officines, seront confiés pour leur collecte, transport et prétraitement à une société spécialisée en voie de lancement.

Ces déchets seront par la suite acheminés et injectés dans le four de la cimenterie, en toute traçabilité, sans déconditionnement, sans impact environnemental mais avec création de valeur ajoutée, indique-t-on au niveau de Lafarge.

Concernant en premier lieu les déchets médicamenteux, cette opération s’inscrit dans le cadre de la démarche, initiée sous l’égide du MATE, liée à la gestion planifiée des déchets spéciaux et visant la promotion de la solution de l’incinération de certaines catégories de déchets spéciaux dangereux dans des fours à haute température (plus de 1.200°C).

Cette opération pourrait, à terme, s’élargir à d’autres types de déchets, tels les huiles, pneus et autres déchets pétroliers, ainsi que les déchets ménagers, indiquera Xavier Saint-Martin Tillet.

De fait, elle s’inscrit dans le cadre de la stratégie impulsée par le MATE et visant le développement d’une nouvelle filière de valorisation des déchets. En ce sens, le directeur général Environnement et Développement durable au MATE, Tahar Tolba, qui avait procédé officiellement à l’ouverture de ce symposium, a indiqué que cette démarche cible la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), dont les stocks de déchets spéciaux sont évalués à quelques 1.500 tonnes et pour lesquels un appel d’offres a été lancé.

En outre, Tahar Tolba a indiqué que le département dirigé par Dalila Boudjemaâ, a indiqué qu’une centaine d’opérateurs collecteurs ont été agrées et 5 projets d’investissements privés dans le domaine de l’incinération ont été lancés.

C. B.

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De l’utilité des fours à ciment

Dans le cadre de la politique de maîtrise, amélioration et modernisation de la gestion des déchets spéciaux dangereux, l’incinération dans un four à haute température (plus de 1.200°C), doté d’un système performant d’épuration des gaz de combustion, constitue une solution idéale.

Ainsi, les fours à ciment présentent un certain nombre de caractéristiques qui en font un excellent équipement pour la valorisation et l’élimination des déchets: températures élevées (flamme à 2.000°C, gaz à plus de 1.800°C et matière portée à 1.450°C), temps de séjour long (plus de 5 secondes pour les gaz), des conditions oxydantes, destruction totale des matières organiques, inertie thermique élevée, rétention de cendres dans le clinker, alimentation continue en combustible...

C. B.