Mascara

Les trois quarts des logements inoccupés



L'occupation des logements construits dans le cadre de l'habitat rural à Mascara est au c?ur d'un bras de fer entre les autorités et les bénéficiaires de cette formule, dont l'objectif était le maintien des populations dans les zones rurales. Selon nos informations, les trois quarts de ces logements sont inoccupés pour différentes raisons, aussi valables les unes que les autres. Et ni les mises en demeure ni les citations à comparaître devant la justice via les huissiers n'ont eu d'effet sur le terrain, où la situation est plus complexe que ce que l'on pourrait y penser. Pour certains bénéficiaires, la situation date des années 1990, comme c'est le cas de Hadj Mokhtar de la daïra d'Aïn Farès, qui s'en défend. "Effectivement, j'ai bénéficié d'un logement en formule habitat rural que j'ai construit sur une parcelle de terrain, dont je suis propriétaire, grâce à l'aide accordée par l'Etat", reconnaît Hadj Mokhtar, qui explique toutefois que "le logement n'est pas habitable dans l'immédiat, en l'absence de certaines commodités".Et de détailler : "Si l'électricité existe, le site est dépourvu d'eau potable, de routes, d'établissements scolaires et de structures sanitaires. Nous réclamons ces moyens non pas pour nous les adultes, mais pour nos enfants." Le dernier recensement établi fait ressortir que les trois quarts des logements réalisés dans ce cadre sont inoccupés, dans des zones où les populations ont vécu le calvaire, victimes de massacres, de vols, de viols, de harcèlements, d'incendies et autres exactions durant les années de terrorisme, des actes à l'origine de leur exode, abandonnant ainsi leurs biens, meubles et immeubles. "Je voudrais bien regagner mon douar pour m'adonner au travail de la terre, mais mon épouse et mes enfants qui sont scolarisés dans des établissements en milieu urbain refusent de m'accompagner", affirme hadj Kaddour, du douar Zamaâcha, qui relève de la daïra de Bouhanifia, expliquant que, "pour ces motifs, je me sacrifie en me rendant seul au douar le matin pour travailler la terre et rentrer le soir chez moi au village".


A. Benmechta


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