Laghouat - Ksar Kasbet Ben Fetouh ou Fettah	(Commune de Laghouat, Wilaya de Laghouat)


Le Ksar Kasbet Ben Fetouh
Photo : Piton de SIdi Yagoub, le mausolée de SIdi Hakom

Comme disait Alain, l'essayiste et philosophe français " La légende est à mes yeux plus vraie que l'histoire ", je dirai que tout ksar a sa légende qui explique son histoire.

Casbah Ben Fetouh ou bien Kasbet Ben Fettah comme son nom l'indique est un ksar qui était implanté sur le piton de Sidi Yagoub dans le lit de l'oued M'zi. C'était aussi l'un des ksours de Laghouat (Ksours environnants) comme Bedla, Nedjal, Sidi Mimoun, Boulendala...

Sa légende ne renvoie pas à sa fondation mais à sa destruction. Il était renommé par l'histoire de son Cheikh qui avait un fils Ali ben Bellag ou bien Ali ben Bellagh d'après une transcription en langue arabe du Docteur Bachir Bediar. Ali avait cherché à épouser la fille d'un vénérable et pieux marabout Sidi Naceur, du ksar de Benboutta, le noyau de Laghouat. Cependant, le vieux marabout la lui refusa et lui préféra un autre jeune homme de son ksar, Said ben Bouzahar. Une fois que le jour de ces noces était fixé, Ali ben Bellagh n'accorda aucune indulgence commettra son acte désespéré. Il tua Said et enlevera Djohra, la malheureuse fille de Ennaceur. Le drame se termina par la fin d'Ali et de Djohra. On rapporte que ce ksar n'existait plus après cette tragédie, ces habitants se sont vus dispersés dans l'extrême sud sur les lieux de Ghadamès, maudits par Sidi Ennaceur. Ainsi, commence une autre légende celle de la fondation de Ghadamès, créée après cette diaspora des gens de Kasbet Benftouh et d'autres d'autres gens du Fezzan Libyen.

Pour plus de plaisir, je vous propose de lire ces pages du livre de Jean Mélia, Laghouat où les maisons entourées de jardins, à propos de cette légende. (pages jointes).

Revenant à l'histoire, passé par Laghouat, le jeudi 8 septembre 1709 Ahmed Ben Nacer Darï, le voyageur-pèlerin avait noté dans ses chroniques que - Laghouat est une ville considérable, qui possède un immense territoire bien cultivé, et qui produit des fruits de tout genres. Mais il fait beaucoup de vent dans cette contrée, et il ya beaucoup de sable. Un de leurs fakih vieillard de quatre vingt seize ans, Sidi Ahmed ben Bouzian, m'a raconté que jadis les vents avaient détruits de fond en comble un bourg qui était près de Laghouat. On ne sait où le vent a emporté ces habitants, dont il ne reste pas même de traces. On assure que cette catastrophe arriva parce qu'un marabout les avait maudits. Le tombeau de ce personnage est encore en ce lieu, et il y a un bâtiment auprès. C'est un endroit généralement connu. Que Dieu nous protège par sa bonté !- (Voyage de Moulaï Ahmed, traduction de Berbrugger). Je n'oublie pas de joindre ici un passage de la Rihla Nassirya en arabe, afin de vous permettre de comparer les deux textes sur Laghouat. La légende est ainsi confirmée. Toutefois, pour ce qui est des habitants, on ne peut être affirmatif sur leur disparition totale puisque une descendance des leurs existe jusqu'à nos jours; les Thelidji. D'autre part, Bachir Bediar m'a affirmé que les Ben Djellab, la dynastie des sultans de Touggourt seraient originaires de ce vieux Ksar et je lui laisse le soin de nous faire part de cette information dans son prochain écrit en préparation. Enfin, qui est Sidi Ennaceur? On avance que ces événements se sont passées vers 1666. Pourquoi toute cette exactitude. D'où l'on tient toutes ses affirmations?


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