Khenchela - 08- La guerre de libération


Un pays favorable à la paix
Un pays favorable à la paix
L'opinion publique française, initialement favorable à la guerre, glisse vers la recherche de la paix, même au prix de l'indépendance (en janvier 1961, le référendum sur l'autodétermination recueille 75 % de « oui »). L'utilisation pour la guerre d'Algérie de soldats appelés du contingent a installé le conflit au cœur des familles ; le FLN intensifie les attentats, la métropole n'est plus épargnée. La répression ne faiblit cependant pas, comme lors de la manifestation des Algériens à Paris le 17 octobre 1961, qui fait plus de 200 morts selon les sources officielles divulguées en 1997. En outre, le coût économique de la guerre ébranle une partie de la classe politique et les milieux d'affaires, qui voient avec inquiétude les pays concurrents se moderniser et connaître une forte croissance. Enfin, le coût moral de la guerre et le mépris pour les libertés républicaines que semblent avoir l'armée et le gouvernement poussent divers acteurs à entrer en action.
Les intellectuels se mobilisent, les uns pour les libertés, les autres pour l'indépendance algérienne (« Manifeste des 121 » en faveur de l'insoumission, septembre 1960). À Alger, quelques isolés prônent le rapprochement des communautés, tels André Mandouze ou Albert Camus. Rares sont ceux qui aident, clandestinement, le FLN, tels les « porteurs de valise » du réseau Jeanson. Quelques journaux – France-Observateur, Témoignage chrétien, le Monde –, bravant la censure et les poursuites judiciaires, dénoncent la torture. Le syndicalisme étudiant (UNEF) passe du refus de la guerre au soutien à l'indépendance. Une partie des syndicats ouvriers et des militants politiques de gauche (parti communiste à partir de 1956, parti socialiste autonome, mendésistes, puis parti socialiste unifié) manifestent contre la poursuite des combats, puis pour le soutien aux négociations. Une manifestation contre l'OAS (Organisation Armée Secrète, mouvement terroriste favorable à l'Algérie française) est violemment réprimée, ce qui causera huit morts au métro Charonne en février 1962.
La rupture de l'opinion française avec les pieds-noirs et l'armée d'Algérie est un temps masquée par la politique du général de Gaulle (fin 1958, le « plan de Constantine » suggère une politique d'intégration). Mais, le 16 septembre 1959, l'annonce de l'autodétermination fait monter en première ligne les partisans de l'Algérie française. Dans un discours décisif, de Gaulle propose trois voies, entre lesquelles les Algériens seront appelés à choisir : sécession, francisation ou association. C'est la première fois que l'indépendance peut être, de fait, envisagée. Reste cependant le problème de la pacification de l'Algérie, sans laquelle l'autodétermination est improbable.

yabous le 07/07/2010

...................................mokrani ali


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