Le village de Tabergda est situé à 5 km de Chechar, dans la wilaya de Khenchela, avec ses maisons anciennes aux couleurs virant vers le gris et ses toits de tuile rouge, trônant au cœur de vergers de palmiers dattiers, de grenadiers et de figuiers, est une véritable fresque à la gloire de l'architecture berbère, si typique des traditions ancestrales de l'Algérie profonde.
Perché sur un nid d'aigle comme la sentinelle oubliée d'un autre temps, sur le bord d'un éperon rocheux, le vieux Taberdga domine un cirque exceptionnel du fond duquel surgit une luxuriante végétation dont les arbres majestueux laissent à peine entrevoir les sinuosités d'un cours d'eau. La beauté et la fraîcheur de ce lieu surprennent les voyageurs empruntant la RN 83.
L'émerveillement augmente d'un cran à l'approche des ruines bien conservées de la séculaire Taberdga révélant une architecture traditionnelle. Les constructions, s'élevant pourtant sur plusieurs niveaux, sont faites de pierre, sommairement ou pas du tout taillées.Témoins de cette urbanisation séculaire, les vestiges de l'ancienne mosquée dont le minaret et les murs extérieurs sont encore debout, donnent une idée du génie et du savoir-faire des anciens bâtisseurs.
En plus de la fortification naturelle que lui procurait son emplacement sur le bord d'une falaise abrupte, ce vieux village était accessible par quatre portes que l'on fermait la nuit.
L'inscription du site, vieux de plus d'un siècle, sur la liste du Patrimoine national en 1928 le répertorie dans la catégorie des sites naturels, passant sous silence toute la valeur historique de son patrimoine architectural et urbanistique, un oubli délibéré au souci de l'administration coloniale d'effacer toutes traces de civilisations berbéro-islamiques.
Une démarche a été engagée en 2008 pour classer Taberdga en tant que site historique à sauvegarder et à valoriser
En 1958, le Chechar après une période de turbulences, une contrée quiète et paisible pour les voyageurs lui donnèrent l'appellation de Taberdga qui, selon la tradition orale, se compose de deux termes Taba et Ragad signifiant «se repentir» et «dormir».
Deux saints patrons et quatre falaises gardent la cité entourée de quatre majestueuses falaises appelées Taberdga, Ziza, Antar et Edh-Dhahri, Taberdga, aux habitations anciennes et nouvelles éparpillées sur des escarpements aux pentes prononcées.
La source Aïn El Hammam qui arrose la luxuriante bande verte de figuiers, d'abricotiers, de grenadiers, de vignes et bien d'autres arbres fruitiers et forestiers s'étirant à partir de Taberdga vers les localités Mezine, Taghit, Zaouïa et El Amra, prend vie dans l'oued Bedjar, alimenté par plusieurs sources lui assurant un écoulement continu. Chaude en hiver et étonnamment fraîche en été, l'eau de Aïn El Hammam coule à ce jour.
Une curiosité locale, le Goundi, un rongeur-médicament pour guérir l'hépatite
Taberdga est aussi connue pour constituer un habitat pour l'une des espèces faunistiques les plus menacées d'Algérie, le Goundi de l'Atlas (Ctenodactylus gundi), un rongeur de la taille d'un petit lapin. Grillée, la viande de cet animal, que l'on chasse à la demande de malades ou de leurs proches, est réputée guérir l'hépatite localement appelée Essafaira (la jaunisse).
Ag.
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Posté Le : 23/02/2023
Posté par : patrimoinealgerie
Source : Tewfiq Meraou