La carte politique n'a pas changé

L'Algérie nouvelle n'a pas bouleversé la carte politique à El Tarf. À une exception près, les partis honnis et conspués lors des manifestations populaires du hirak, soutiens inconditionnels du Pouvoir, passé et présent, le FLN et le RND, pour ne pas les nommer, se sont taillés la part du lion lors des élections locales du 27 novembre. Le RND est en tête à l'APW avec 9 sièges sur les 39 suivi du FLN et des indépendants avec 7 sièges chacun.À celles des 24 communes, les deux formations reviennent en force suivies également des indépendants. Rien n'a donc changé, pas même la composante des listes où on retrouve des figures familières du gotha politique local qui rempilent pour les mêmes motifs certainement «pas pour le bien-être des populations comme» commentent la population.
On constate cependant un rajeunissement des élus. On a annoncé un taux de participation de 49,43% pour les APC et 48,96% pour l'APW, soit autant qu'à Tamanrasset, Illizi, Ghardaïa, El Bayadh, Khenchela et curieusement les 10 nouvelles wilayas. El Tarf retourne donc dans le haut du tableau comme au temps des urnes bourrées à la gueule lorsque le taux de participation national frôlait les 80%, alors qu'il n'est qu'autour de 35% pour les élections locales du 27 novembre.
Une incongruité qui n'a pas échappé aux observateurs perspicaces qui ont du mal à croire que 50% parmi les 330 220 inscrits à El Tarf soient passés par les bureaux de vote surtout le bond entre 17h00 et 20h00 alors que pour la région à l'extrême est du pays, la nuit est déjà tombée.
À l'heure où nous rédigeons ces lignes (mardi 12h00), seule l'APC d'El Aïoun, qui a pu réunir plus de 35% des voix pour une même liste, est en mesure de désigner son président d'APC, qui n'est autre que l'ancien qui rempile sous les couleurs du FLN.
À l'APW et dans les autres APC, ce sont les négociations et les tractations entre les élus des listes pour former un groupe de plus de 35 % et pouvoir désigner le P/APC. En dehors des échos de ces tractations où se mêlent de sordides arrangements, du chantage et des transfuges, les informations officielles sont rares.
En effet, l'Anie d'El Tarf s'est enfermée dans une tour d'ivoire incompréhensible. Les journalistes qui n'ont pu arracher une seule information à son coordinateur ont élevé une protestation.
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