Tourisme de montagne à Jijel: Une dynamique pour revitaliser les zones rurales

La contradiction entre les atouts touristiques que recèle la wilaya de Jijel et les écueils jalonnant le parcours de tout projet touristique en montagne ont été relevés par les participants à la rencontre de deux journées sur la rencontre concernant le tourisme de montagne dans la wilaya de Jijel, organisée les 2 et 3 mars derniers par l’association Essafir pour la promotion du tourisme, en collaboration avec la direction du tourisme.

Dans son intervention d’ouverture à la salle de conférences de la cité administrative, le wali, Larbi Merzoug, a relevé la forte pression que subissent les infrastructures, qui se trouvent essentiellement sur la côte, et de regretter sa concentration sur deux mois de l’été.

L’expert, Chawki-Saïd Chakour, reviendra dans sa communication sur cette pression touristique spatio-temporelle que subit la wilaya, ainsi que sur les atouts qu’elle recèle en zones de montagne. Il a aussi insisté sur la responsabilité de tous les acteurs locaux dans le développement qui n’est pas, dira-t-il, seulement une affaire de l’administration.

La valorisation de ces opportunités qui se présentent le mènera à la question de savoir quel type de tourisme pour quel territoire?

Le développement rural, dira-t-il, a un rôle majeur et prendre le développement du tourisme comme une force motrice, peut même créer une dynamique. Cette approche, ajoutera-t-il, passe par une revitalisation des espaces ruraux et leur d’attractivité pour pouvoir peupler et sédentariser des populations, mais aussi des acteurs économiques afin de promouvoir un tourisme respectueux de la nature et facteur d’un développement durable.

Dans ce sens, il rappellera le programme de projets de proximité de développement rural intégré (PPDRI), initié par le ministère de l’Agriculture, qui peut être un support pour favoriser le développement du tourisme, en corrélation avec l’agriculture.

La rencontre a été aussi l’occasion d’écouter des universitaires et de donner la parole aux 7 présidents d’APC montagneuses pour défricher le sujet, les obstacles et les perspectives de développement de ce genre de tourisme.

L’universitaire Saïd Grimès proposera, quant à lui, l’aménagement d’une dorsale routière dans l’arrière-pays pour relier les différentes localités et promouvoir leur développement économique. Une idée qui rappelle la lointaine projection d’aménagement présentée en décembre 1998, ici même à Jijel, lors d’un séminaire consacré au «Plan d’aménagement et de développement de l’espace Babors-Edough».

Dans une wilaya où les zones montagneuses représentent 82% de sa superficie, l’enjeu est de pouvoir s’implanter dans des zones qui relèvent généralement des services des forêts et en plus respecter le milieu à travers des constructions qui ne nuisent pas.

Le volet sécuritaire a été aussi relevé par certains organisateurs de randonnées qui disent ne pas comprendre où en sont réellement les choses. En privé, des participants ont regretté que les sorties en montagne soient difficiles, ce qui les fait rabattre sur les wilayas de Béjaïa et Tizi Ouzou, où, soutiennent-ils, tout se passe sans le moindre accroc au moment même où l’on invite les populations à rejoindre les mechtas qu’elles avaient quittées.

Tout le monde a loué cette initiative d’une association qui a maîtrisé l’organisation d’une manière parfaite.

Fodil S.