Jijel - SPORTS ET LOISIRS

Sur initiative de l’association essafir de Jijel : randonnée pédestre à Aïn El-mechak



Sur initiative de l’association essafir de Jijel : randonnée pédestre à Aïn El-mechak




Il y a foule ce samedi du côté de la paisible commune de Selma sur les hauteurs du sud-ouest du chef-lieu de wilaya, Jijel. Beaucoup de personnes ont répondu à l’appel de l’association Essafir pour le tourisme qui n’en est pas à sa première initiative, en matière de randonnée pédestre.

Ainsi, ils étaient nombreux – femmes et enfants compris – les amoureux de la nature à converger vers Texenna pour emprunter ensuite le chemin de wilaya 137A qui mène vers Selma et la contrée des Beni Foughal.

A deux ou trois encablures du chef lieu de commune, le cortège amorce une descente en lacets récemment aménagée par les services de la commune pour déboucher au bout de 3.500 mètres près de la berge nord de l’oued Djendjen.

Si les dizaines de randonneurs ont préféré – bien sur – parcourir la descente à pieds, les rares automobilistes qui ont couvert cette distance en véhicule auront la surprise de découvrir en bas… un «parkingueur» qui réclame 50 dinars pour chaque en guise de frais de stationnement.

Passons !

Après quelques dizaines de mètres en longeant l’oued, nous découvrons un cours d’eau qui rejoint Djendjen. C’est suivant ce cours d’eau vers l’amont que s’offre au visiteur, à moins d’une centaine de mètres, la cascade miraculeuse d’Aïn El-Mechaki (la fontaine des doléances), une merveille de la nature qui attire depuis des lustres les curieux.

A notre arrivée, la cascade est «au repos» puisque le débit des eaux est à sa plus simple expression. La somme de visiteurs s’agglutine autour des lieux et attendent patiemment que les la cascade revive et déverse ses eaux à un rythme allant crescendo. Les minutes s’écoulent, et rien ne semble changer dans le décor. Entre temps, la foule autour de la cascade grandi de plus en plus. Les enfants barbotent joyeusement dans la mare formée par les eaux ruisselant de la cascade, alors que les appareils photographiques, caméscopes, téléphones portables et tablettes attendent quelque évènement pour immortaliser le moment.

Un décor hallucinant

Près d’une quarantaine de minutes plus tard, un sourd grondement commence à surgir des tréfonds de la montagne accompagné des premiers jets d’eau dont la vitesse d’écoulement va en augmentant jusqu’à atteindre le débit de pointe. Le décor est hallucinant et les yeux écarquillés éprouvent un réel émerveillement. Il faudra encore attendre des minutes avant que le débit ne commence à décroitre et reprendre son état initial, avec un très fin filet d’eau qui vient agoniser dans la mare avant de prendre le chemin du cours d’eau qui s’évanouir dans l’oued Djendjen.

C’est ce décor immuable connu depuis des siècles qui attire toujours les visiteurs suscitant une impression riche en sensations.

Déjà, au 11ème siècle, le géographe et voyageur andalou Abou Obeid El Bekri avait mentionné dans sa description de l’Afrique septentrionale (traduite par William Mac Guckin de Slane) l’existence de cette fontaine dans les montagnes des Kotama désignée alors par Aïn El Aoukat (fontaine des heures) avant de devenir Aïn El Mechaki. L’intermittence des écoulements est variable selon les saisons.

En hiver, il est logique que les périodes d’écoulements et de «repos» soient plus rapprochés du fait des apports de la pluie et de la neige sur les montagnes où s’infiltrent les eaux avant de ressortir avec toute cette magie. Durant la période sèche, les attentes sont plus longues.

A cette magie dont le secret n’a pas encore été complètement percé par les spécialistes de l’hydrogéologie ne sied l’adjonction d’aucune superstition puisque une explication scientifique est certainement à portée de main, pourvu qu’on s’y attarde un peu, seulement.


Photo: La cascade au repos puis déversant ses eaux à un rythme allant crescendo


Fodil S.



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