Publié le 04.03.2024 dans le Quotidien le soir d’Algérie
L’auteur Salah Abbad vient de publier son deuxième ouvrage sur l’histoire de la région de Jijel. En effet, après son premier livre intitulé l’introduction à l’histoire de la région, et de la ville de Jijel de la Préhistoire à 1871, l’historien poursuit sa recherche publiant la deuxième partie de l’histoire dont le titre est Introduction à l’histoire de Jijel, la ville et la région, la colonisation de peuplement et ses effets 1839-1945.
Fidèle à son engagement et son honnêteté intellectuelle, l’auteur apporte de nouveaux éclairages concernant la période qui a suivi la chute de la ville de Jijel sous l’emprise de la colonisation française qui a ensuite procédé à l’expropriation des terres et des biens des tribus locales rebelles, et la création des centres de colonisation de Duquesne (actuellement Kaous), Taher, Chekfa, Émir Abdelakder (ex-Strasbourg), Aïn Soltane et la distribution des terres agricoles aux nouveaux colons venus de France, notamment des Alsaciens dont une bonne partie s’est établie dans la commune Émir Abdelkader.
L’auteur des Turcs en Algérie a abordé par ailleurs dans son nouvel ouvrage les dépossessions foncières des différentes tribus de la région effectuées par l’administration coloniale en vue de casser économiquement la tribu comme entité sociopolitique mobilisatrice des autochtones, citant entre autres la loi sénatus-consulte de 1863 et les expropriations des tribus locales qui ont pris part à la résistance de Hussein Moula Chekfa en 1871.
Salah Abbad s’est longuement étalé sur l’évolution de la ville de Jijel durant cette période, notamment son expansion urbanistique, la création des écoles, et des grandes fermes agricoles de vignoble et l’industrie du liège, la mise en place du système administratif.
L’auteur a également apporté des éclairages sur la vie politique durant les années 30, et le rôle d’une élite politique dont des acteurs politiques les plus en vue, incarnés par une poignée de notables locaux, la presse locale, et la question controversée des caïds et leur emprise sur le monde rural.
l’historien Salah Abbad est revenu sur les manifestations du 8 Mai 1945 dans la région de Jijel en affirmant que «les marcheurs se sont rassemblés à l’entrée ouest de la ville, soit la partie ouest de la rue Vivonne, actuellement la rue Émir-Abdelkader, comportant des policiers, des Scouts musulmans, des enseignants, des élèves, des fonctionnaires, des conseillers communaux et d’anciens combattants notamment ceux qui ont constitué le groupe d’autodéfense civile lors du bombardement nazi de la ville de Jijel».
Il a aussi évoqué les actions de contestation dans les régions de Tamentout relevant de la commune de Djimla, Taher et de Ziama Mansouriah lors des journées des 8 et 9 mai. L’ouvrage de l’auteur est un «bijou» pour les mordus de «l’histoire qui ne s’écrit pas avec une gomme».
Bouhali Mohammed Cherif
Posté Le : 05/03/2024
Posté par : rachids