On est en plein absurde ; devant l’absence de réaction des pouvoirs publics, les responsables de l’école ont pris sur eux de libérer le trottoir en y mettant des barrières.
Il a fallu tant d’années de patience avant qu’une petite lueur vienne, enfin, éclairer l’entrée de l’école primaire Niboucha Lies à Jijel. Les responsables de cette structure éducative, qui se trouve dans la rue des Frères Mekideche dans le centre ville de Jijel, n’ont pas trouvé mieux pour dégager la horde de vendeurs informels que d’installer des barrières métalliques.
En effet, à la limite du trottoir, et sur toute la longueur de la façade de l’école, des barrières métalliques, utilisées généralement pour faire barrage à la foule, ont été dressées pour sécuriser le trottoir qui longe cet établissement scolaire.
Dans cette clôture, l’on peut même voir des produits électroménagers et autres «emprisonnés».
Avant cette trouvaille de fortune, le trottoir était infesté de vendeurs qui s’adonnaient à leur commerce informel sans se soucier des difficultés causées aux chérubins qui se livraient, quant à eux, à un véritable slalom, pour accéder – ou sortir – de l’école.
Les riverains et les parents d’élèves avaient, faut-il le rappeler, saisi les autorités à plusieurs reprises pour rouvrir les abords de cette école. Reste à espérer que ces barrières laisseront les élèves et leurs parents souffler un petit peu.
Mais cette situation nous projette directement vers l’état de déliquescence de nos centres urbains qui sont laissés à la merci de vendeurs improvisés, sans que cela ne suscite réaction énergique pour mettre un terme à ces agressions quotidiennes de l’espace public.
Ce petit exemple, ô combien emblématique, puisqu’il s’agit là d’une école primaire, renseigne sur les dangers qui guettent tout espace public, considéré désormais comme cible potentielle des vendeurs.
Les riverains de ces espaces squattés – parfois de force et sous la menace – n’arrivent plus à trouver une oreille attentive pour écouter leurs doléances, pour les aider tout simplement, à accéder à leurs habitations.
Le phénomène qui requiert dans d’autres wilayas des actions de nettoyage, semble à Jijel plutôt se renforcer puisque désormais la préparation des grillades se fait sur la chaussée, où sont installés en toute impunité des barbecues.
Le drame, c’est que cette situation ne semble déranger personne!
A ce rythme, on ne s’étonnera pas de voir des vendeurs s’installer dans les cours des écoles.
Le seul point positif à relever à Jijel, est la réaction énergique et légitime des habitants de Village Moussa – côté gare routière – qui ont investi la rue pour réclamer la quiétude aux abords de leurs maisons.
Leur réaction citoyenne a porté ses fruits.
Fodil S.
Posté Le : 02/11/2012
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: El Watan ; texte: Fodil S.
Source : El Watan.com du lundi 29 octobre 2012