Jijel - HISTOIRE

DJIDJELLI au coeur des Babors en petite Kabylie



Située sur le littoral entre Bougie à l'ouest et Philippeville à l'est, elle jouit d'un emplacement privilégié. Vers l'est, une très longue plage de près de 60 km, jusqu'au Cap Bougaroun et à l'ouest de nombreuses petites plages bordées de rochers, puis la corniche qui rejoint Bougie, tant de sites remarquables qui en font une région très belle et très pittoresque.

Notre ville s'appelle aujourd'hui Jijel après s'être appelée du temps des Romains Igilgili. Comment la nommera-t-on d'ici 20, 50 ou 100 ans ? Dieu seul le sait.
Située sur le littoral entre Bougie à l'ouest et Philippeville à l'est, elle jouit d'un emplacement privilégié. Vers l'est, une très longue plage de près de 60 km, jusqu'au Cap Bougaroun et à l'ouest de nombreuses petites plages bordées de rochers, puis la corniche qui rejoint Bougie, tant de sites remarquables qui en font une région très belle et très pittoresque.

TOUTE L'HISTOIRE

Elle a connu la civilisation berbère ancienne, et les dolmens, ces tombeaux de la protohistoire qui ont subsisté jusqu'à nos jours (vers Cavallo ou encore vers Collo).
La civilisation phénicienne y a laissé une nécropole et des tombeaux creusés dans la roche de la Pointe Noire où, enfants, nous allions jouer et nous y cacher. C'est parâît-il, un ensemble de tombes, unique en Algérie. Il y en avait aussi vers le Fort Duquesne et la Vigie.
Ce comptoir phénicien remonte au IIIeme et IVé siècle avant Jésus-Christ.
Puis ce furent les Romains qui s'y installèrent, comme d'ailleurs dans toute l'Algérie. I1 n'est que d'admirer les ruines de Timgad, Tipasa, Cherchell et tant d'autres, ainsi que les voies d'accès vers l'intérieur du pays, Cirta (proche de Constantine), Sitifis (Sétif).
Cette région faisait partie de la Numidie occidentale.
Il y eut aussi l'invasion des Vandales vers la fin du Vème siècle qui, contrairement à la légende associée à leur nom ne changèrent pas grand chose à la façon de vivre laissée par les Romains. Par contre, ils persécutèrent les Catholiques Orthodoxes..
Puis vint l'invasion musulmane qui épargnera pour un certain temps la région de Djidjelli.
Les guerres tribales se multiplièrent et les Kabyles ne furent pas en reste pour tenter de se libérer du joug arabe.
I1 y eut également les Normands de Sicile qui occupèrent cette région vers l'an 1015, sans pour autant s'enfoncer trop à l'intérieur des terres
Pisans et Génois vinrent ensuite et commencèrent avec les arabes jusqu'au début du XVème siècle.
Passons la période des pirateries où les frères Barberousse, Aroudj l'ainé et son frère Keir-Nour-ElDine, basés à Djidjelli, s'illustrèrent tant leur haine pour les Chrétiens était tenace. Il ne faut pas oublier qu'ils venaient d'être chassés d'Espagne après neuf siècles d'occupation.
Pour les châtier, le Duc de Beaufort monta une expédition en 1664 et le 23 juillet s'empara de Djidjelli. Mais il ne put y rester bien longtemps et' il fallut attendre 1870 pour que la France prenne enfin possession du pays et s'y installe jusqu'en 1962, date à partir de laquelle le pays retourna peu à peu à ses luttes fratricides et ce jusqu'à l'heure actuelle.


LA VILLE FRANÇAISE

Mais la période qui nous intéresse le plus est cette période de 1870 à 1962.
La conquête du pays ne fut pas des plus faciles car en plus de la guerre, il y eut d'énormes difficultés, dues au climat, aux moustiques, aux fièvres et autres inconvénients.
Nos grands-parents, nos parents avant nous, nous ont laissé un pays pacifié et prospère qu'ils ont sorti du Moyen-Age au prix d'énormes sacrifices et c'est bien pour cela en particulier que nous aimons "notre pays" d'une manière aussi viscérale. ?.
Cette belle région de Djidjelli aux paysages si variés nous aura permis d'avoir, quoi qu'en disent certains esprits chagrins, une très belle et heureuse jeunesse.
Nous partagions notre temps entre études, la plage (il n'en manquait pas ! à l'est comme à l'ouest !), la chasse, la pêche et puis les fêtes, les pique-niques sans oublier les bals au Casino ou au Glacier.
De plus, nous avions le bonheur de vivre dans la nature vierge où l'espace ne nous était pas mesuré et la pollution n'existait pas.
La vie y était agréable et le commerce florissant. Le port connaissait une activité importante. Toutes sortes de bateaux, depuis la balancelle jusqu'au gros cargos venaient y faire escale.
Les associations et clubs sportifs étaient aussi des plus dynamiques. Parmi eux, l'U.N.D., le S.C.D., la J.S.D. et tant d'autres.
Bien sûr il y eut aussi la période 39/45 où pendant la guerre, nous avons subi de nombreux bombardements et avons compté parmi les nôtres, plusieurs victimes.
Mais Djidjelli c'est aussi les environs avec les villages de Duquesne, Strasbourg, Taher, Chekfa, Texenna, Cavallo, avec lesquels nous entretenions de très cordiales relations. Car au fil des ans, nous avions appris à nous connaître, nous estimer et sympathiser et tout cela représentait pour nous une grande et belle famille.
Et je pense, qu'aujourd'hui encore, nous gardons, intact, ancré au fond de nos coeurs, cet esprit de fraternité, d' entr' aide ainsi que ce courage d'entreprendre et de créer et cela est pour moi, pour nous, le plus bel héritage que nous aient laissé nos parents.

J-Pierre Honstettre

Sources : l'excellent et très documenté ouvrage de Suzette Granger " Djidjelli au coeur des Babors"
Tomes 1 et 2. Collection Africa Nostra




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