Jijel - Réserves hydriques

Commerce de l’eau à El Milia (Jijel): L’eau de source est-elle la vraie?



Commerce de l’eau à El Milia (Jijel):  L’eau de source est-elle la vraie?




Censé être réglementé et sous strict contrôle, le commerce de l’eau est entrain de prendre les allures d’une activité encore plus informelle que cette anarchie qui domine le circuit commercial dans la ville d’El Milia.

La crise chronique de l’AEP et le refus de la population de consommer l’eau des robinets pour cause de sa haute teneur en calcaire et son gout jugée fade, a poussé de nombreuses personnes à sauter sur l’aubaine en s’improvisant vendeurs d’eau.

Si le lieudit, «Anessay», à l’Oued El Kébir, a jusque-là été la principale source d’alimentation en eau commercialisée, des vendeurs du précieux liquide sont de plus en plus «libres» de rivaliser entre eux pour s’attirer plus de clients.

Pour certains, la recette est facile. Elle porte sur l’inscription sur les citernes qu’ils transportent dans leurs camions «eau de Boukhedeche» ou «eau de Hadjar Merfrouche», deux sources qui ont la cote dans la région.

«C’est de la triche! C’est pour faire croire que l’eau provient de ces sources, or, c’est ailleurs qu’ils s’alimentent en eau, heureusement qu’ils ne sont pas tous à ne pas être honnête», soutient, sur un ton affirmatif, un initié à ce circuit.

A 1,50 DA le litre, l’eau de Boukhedeche a pourtant sa cote auprès de la population. Mais est-elle réellement celle qu’on propose à la vente?

«Il faut au moins une heure d’attente pour remplir la citerne, ils y a beaucoup de camions qui viennent s’alimenter à partir de cette source», réplique notre interlocuteur pour justifier le prix.

L’origine douteuse de l’eau des citernes est depuis déjà quelques temps au centre d’une certaine polémique.

«Moi, je ne change pas de camions, j’ai quelqu’un que je connais, je lui fais confiance, il vend de l’eau propre, comme ça j’évite ceux qui ramènent l’eau de n’ importe où», soutient un citoyen.

Pour tout contrôle de l’eau commercialisée dans les citernes, des tests inopinés du chlore sont effectués. Des analyses bactériologiques sont également exigées en cas de doute sur son origine.

Des autorisations sont délivrées à toute personne voulant activer dans ce circuit après dépôt d’un dossier qui doit faire mention de la source d’alimentation en eau à commercialiser.

Dans les faits, il semble que ces conditions sont loin d’être respectées.

«On a qu’à se remettre à la conscience des gens si on nous trompe même sur l’origine de l’eau qu’on nous vend», s’emportent certains sur un ton fataliste.

Photo: Aucune certitude sur l'origine de cette eau colportée



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