Jijel - LITTERATURE ALGERIENNE

Biographie Youcef Sebti



Biographie Youcef Sebti
Youcef Sebti est un écrivain et poète algérien d'expression française né le 23 février 1943 à Boudious, près d'El Milia (Jijel). À l’Institut national agronomique d’El Harrach, il est, tué par balle dans la nuit du 27 au 28 décembre 1993, parmi les premiers intellectuels algériens, avec Tahar Djaout, victime du terrorisme islamiste.
Né dans une famille de petite bourgeoisie rurale, Youcef Sebti fréquente le Lycée d’enseignement franco-musulman de Constantine, poursuit des études d’agronomie à El Harrach puis s'inscrit à la faculté des sciences humaines d'Alger où il obtient en 1971 une licence de sociologie rurale. Il passe quelque temps à l’hôpital psychiatrique de Kouba (Alger), est chimiste dans les usines de la SOALCO, enseigne à l’école d’agriculture de Skikda puis, à partir de 1969, à l’Institut d'agronomie d’El Harrach.
Jugements :
"Youcef Sebti n’a jusqu’à ce jour publié qu’un seul recueil, L’Enfer et la folie. C’est une sorte de journal de bord (septembre 62-octobre 66) où sont consignés les souvenirs de la guerre et les désarrois d’une jeunesse. Le regard sur la guerre est loin d’être une rétrospective triomphaliste ou discursive; au lieu du discours guerrier, c’est la poésie intransigeante et totale qui se tient aux détours imprévisibles de l’événement pour faire feu de ses mots rouges. L’Enfer et la folie, aux accents parfois rimbaldiens, est un recueil d’une grande densité où des poèmes éclatent sous l’afflux de la douleur et du cri. Poèmes d’impatience qui ne tolèrent ni le doute ni la retenue, qui brisent leur propre cadence pour rythmer ce monde à venir qui redonnera leur saveur aux choses et aux mots."
Tahar Djaout, Les Mots migrateurs, Une anthologie poétique algérienne, Office des Publications Universitaires, Alger, 1984, p. 17.
"A la poésie qui perpétuait les échos de la geste nationaliste, succède, avec ce mouvement épars de jeunes poètes, une poésie sulfureuse qui interpelle une société castratrice des élans créateurs de la jeunesse. « La technobureaucratie sous-développée », comme il l’écrivait, entreprenait alors de tout transformer sans rien changer : la tradition clanique et tribale à travers un Etat moderne. (...) Il ne faisait partie d’aucun mouvement. Il n’aimait pas les appartenances. (...) Youcef Sebti chante la terre comme seul un paysan sait le faire : elle est la source de la vie, et la vie est source de tourment. Le jeune poète avait entre-temps maturé, et le pays change sous ses yeux. Sebti, lecteur vorace, insatiable, oriente sa réflexion sur les questions cultuelles et civilisationnelles. Il prend son bâton de pèlerin et porte la parole qui questionne partout où on le demande. Il parle et il écrit en arabe et en français. Eclectique, il cite le Coran et « le Capital » : la pensée chez lui est en fusion perpétuelle."
Arezki Metref, L'Humanité, 18 janvier 1994.


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