Premier du genre dans la wilaya, l’ouvrage, mis en service en 1962, présentait déjà des fissures dans les années 1970, avant qu’une étude pour son confortement ne soit confiée à un bureau espagnol.
Avec le début de la mise en eau du barrage de Tabellout, cinquième ouvrage hydraulique de la wilaya de Jijel, la capacité globale de ces retenues artificielles devrait atteindre les 768 millions de m3. Une grande évolution dans ce secteur depuis le premier barrage mis en service en 1962 et le dernier né de ces infrastructures, inauguré le 6 janvier dernier par le ministre des Ressources en eau Hocine Necib lors d’une visite dans la wilaya.
Dessiné par l’inventeur du béton précontraint, le Français Eugène Freyssinet, le barrage d’Erraguene, situé à l’extrême sud-ouest de la wilaya, a été construit entre 1955 et 1961 par les entreprises Campenon Bernard. D’une capacité de 220 millions m3, le barrage est constitué de 12 voûtes de forme torique atteignant 81 m de haut et une longueur en crête de 510 m.
Destiné initialement et essentiellement à la production de l’énergie électrique, son exploitation était assurée par la Sonelgaz mais la procédure du transfert de sa gestion vers à l’Agence nationale des barrages et transferts (ANBT) est en cours.
Des fissurations ont été relevées et plusieurs expertises et actions ont déjà été menées par la Sonelgaz dans les années 1970, par des injections. L’ANBT a pris le relais par une étude de confortement réalisée par un bureau d’études espagnol (Eurostidios) pour un montant de 78,6 millions de dinars, actuellement achevée, et le ministère des Ressources en eau a débloqué une enveloppe de 1,5 milliard DA pour la remise à niveau de ce barrage.
Construit sur l’oued Djendjen et situé à une altitude d’environ 650 m, le barrage transférera un volume de 110 millions m3 annuellement vers celui de Tabellout qui se trouve sur le même oued à une élévation de 300 m.
Cinquième ouvrage du pays en matière de stockage avec une capacité de 294 millions de m3, le barrage de Tabellout a été réalisé par le groupement franco-italien Razel et CMC Di Ravenna pour un montant de 40,83 milliards DA, dont 221,19 millions d’euros. Les études d’exécution ont été réalisées par le groupement Coyne et Bellier/Safège.
Prévu initialement pour être un barrage droit en BCR (béton comprimé au rouleau), l’ouvrage a été modifié pour passer à une géométrie en arc du fait de la présence d’une faille géologique en amont.
Par ailleurs, et pour limiter «l’effet piano» en cas de séisme, il a été ajouté une ceinture parasismique à la base de la partie verticale de la crête, constituée par une poutre en béton armé de 64 barres métalliques de 40 mm de diamètre.
D’une hauteur de 115 m, la crête court sur 392 m. Avec les eaux de son réservoir et les eaux du barrage d’Erraguene, un volume de 190 millions de m3 sera pompé annuellement à un débit de 7 m3/s pour être transféré sur 42 km, dont 4 km de tunnel vers le barrage de Drâa Diss à El Eulma (wilaya de Sétif).
Ces quantités d’eau devraient assurer l’alimentation en eau potable de 750 000 habitants avec une quote-part de 42 millions m3 par an et l’irrigation de 20 000 hectares de terres agricoles pour lesquelles seront affectés 148,5 millions m3/an.
Fodil S.
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Posté Le : 26/01/2019
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Fodil S.
Source : elwatan.com du jeudi 24 janvier 2019