A l’exception des escaliers qui ont été consolidés avec de la ferraille par l’OPGI, il y a quelques années, moyennant contribution financière des locataires, rien n’a été réalisé depuis.
L’immeuble, plus que centenaire, appelé communément Ali Chouchena dans la ville de Guelma,-une déformation d’El Aâli (hauteurs) Chochana du nom de son propriétaire durant la période coloniale-, menace ruine.
Les locataires de ce bel édifice, construit en 1884, ont planté, en haut de ses deux façades donnant sur le bouvard du 1er Novembre, ainsi que celle de la place des Martyrs, en plein centre-ville de Guelma, deux drapeaux et des banderoles sur lesquelles les passants peuvent lire les inscriptions suivantes: «Immeuble menace ruine. Au secours !».
Le même message, adressé aux autorités locales, a été tagué, également, sur la porte d’entrée.
Hier, sur les lieux, des locataires nous ont fait visiter ce qui reste d’un faste définitivement révolu. En effet, pouvant engendrer un danger imminent d’effondrement, la dégradation du hall d’entrée en marbre à la terrasse en passant par les escaliers en bois sur trois niveaux et les passages en porte-à-faux donnant sur la cour et sa fontaine, est quasi-totale.
Tout a été rongé, détruit, par les hommes et le temps. Quant aux appartements «haut standing» de plus de 100 mètres carrés, notamment ceux du 3e étage, c’est la désolation: porte d’entrée affaissée, plafond éventré, mur lézardé et plaque d’humidité, plomberie (gaz et eau) au bord de la rupture, câbles électriques pendouillant...
«Nous voulons partir pour des logements décents», nous dit-on.
Mais qu’en est-il au juste?
Comment les choses ont-elles pu s’aggraver, d’autant qu’un rapport du CTC de Guelma en date du 17 février 2007, a été établi à la demande de l’OPGI pour expertiser l’immeuble déjà menaçant ruine?
Les recommandations du CTC sont claires.
«La faisabilité du projet de réparation est possible de l’immeuble», lit-on dans le rapport.
Il était question d’un remplacement total de toutes les parties de liaisons endommagées en bois et en ferraille, de la réfection du réseau d’assainissement, de l’étanchéité de la terrasse et de la toiture, etc.
Mais contre toute attente, avancent nos interlocuteurs, à l’exception des escaliers qui ont été consolidés avec de la ferraille par l’OPGI, il y a quelques années, moyennant une participation de 10.000 DA par les locataires, rien n’a été réalisé depuis, sauf l’attribution de logements à quelques locataires.
Ceux qui sont sur place, une dizaine de familles, dont des propriétaires, bravent le danger quotidiennement.
«Ils nous ont proposé des logements où le simple fait de placer nos meubles ne laisserait guerre la place pour nous mouvoir, d’autant que chaque logement de l’immeuble Chochana abrite en moyenne deux à trois familles», s’indignent des locataires, qui ajoutent: «Lors de l’enquête de 2007, l’on a comptabilisé les appartements et l’on a omis les gens qui y vivent. C’est pour cela que nous avions refusé les logements que l’on nous avait proposés».
Quoi qu’il en soit, l’immeuble Chochana est un patrimoine communal d’une valeur inestimable, et il est à l’abandon. Ce qui conforte l’image, déjà ternie, des autorités locales, lorsqu’il s’agit de restauration ou de réhabilitation du vieux bâti.
Karim Dadci
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Posté Le : 13/11/2013
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: El Watan ; texte: Karim Dadci
Source : El Watan.com du mardi 12 novembre 2013