Sur la dizaine de fours traditionnels qui étaient en activité, il n’en reste aujourd’hui que deux.
La population a gardé ses us et coutumes culinaires à l’approche de chaque Aïd El Fitr. Les préparatifs des gâteaux traditionnels et leur cuisson dans les fours populaires en est un bel exemple. Mais sur la dizaine de fours traditionnels qui étaient en activité, il n’en reste aujourd’hui que deux, à la rue Debabi Mohamed, parallèle à la célèbre rue Announa.
«Deux fours pour toute une ville, c’est la galère. En ce vendredi, depuis ce matin, je n’arrive toujours pas à faire accepter mes plateaux de gâteaux (Makrout et baklawa) auprès des artisans. Ils affichent complet !», nous déclare un père de famille visiblement agacé par la situation.
Et de conclure: «Je crains que nous allions devoir cuire nos gâteaux à la maison !»
En effet, derrière chaque four populaire, très prisé pour sa qualité de cuisson, construit en briques réfractaires et chauffé au brûleur à gaz, il y a des hommes: «Les rares fours traditionnels encore en activité à Guelma connaissent une affluence constante, notamment en été avec les mariages et principalement à l’approche de l’Aïd», déclare à El Watan un artisan, paraissant exténué en cette fin du mois de Ramadhan, par la chaleur du four.
Et de conclure: «La relève est menacée, d’une part parce qu’il est difficile de trouver un artisan maçon pour changer la brique, et d’autre part c’est un travail très difficile, comparativement aux autres fours modernes. Je doute qu’un jeune puisse travailler dans ces conditions, quel que soit son salaire (sourire)! Nous, ce n’est pas la même chose, ce métier nous l’avons hérité de père en fils et en plus nous ne faisons pas de pain. Notre spécialité c’est la cuisson des gâteaux traditionnels en général, cuissons des cacahuètes et parfois même des poulets et viandes rouges.»
Ainsi, sommes-nous à la fin d’une époque?
Non, par forcément, «puisque ce service est toujours sollicité à Guelma. Et la clientèle n’hésite pas à payer le prix fort», tentent d’expliquer des artisans.
Et de conclure: «L’abandon progressif des fours traditionnels est venu avec l’introduction, durant les années 1980, des fours rotatifs en Algérie, principalement pour les boulangeries. En ce qui nous concerne, nous avons une clientèle fidèle, et pour longtemps!»
Photo:Des fours construits en briques réfractaires et chauffés au brûleur à gaz
Karim Dadci
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Posté Le : 25/06/2017
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: El Watan ; texte: Karim Dadci
Source : elwatan.com du samedi 24 juin 2017