« Nous sommes devant des phénomènes extrêmes dus aux changements climatiques»

Selon le chargé d'études et de synthèse (CES) au cabinet du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, Mohamed Dahmani, les victimes des récentes intempéries qu'ont connues plusieurs wilayas du pays seront prises en charge par l'Etat et indemnisées.Répondant aux questions de la radio nationale Chaîne 3, l'intervenant a affirmé que «dès les premières heures des intempéries, une cellule a été installée au niveau du cabinet du ministre de l'Intérieur pour suivre l'évolution de la situation à travers l'ensemble des wilayas qui ont été touchées et plus précisément la wilaya de Tipasa qui a été fortement impactée par ces pluies diluviennes». «Ce qu'il faut savoir, c'est qu'il existe un comité intersectoriel qui est de permanence 7j/7 et 24h/24 au niveau du ministère de l'Intérieur, qui est en veille permanente sur toutes les questions liées aux risques majeurs», précise l'intervenant.
Selon lui, «les services techniques» des wilayas concernées «ont déjà entamé un travail de recensement de tout ce qui a été impacté par les intempéries». «Ce travail concerne tout ce qui relève des travaux publics, des infrastructures de l'Etat et des maisons individuelles», dit-il encore.
Concernant le cas de la wilaya de Tipasa, la plus touchée par ces fortes intempéries des journées des 24 et 25 mai, M. Dahmani affirme qu'une «quarantaine de familles ont été hébergées temporairement grâce à la wilaya et aux services de la protection civile». «Donc déjà une quarantaine de familles vont bénéficier très vite d'une opération de relogement qui a été décidée par le président de la République», ajoute l'intervenant.
Evoquant le nombre de victimes décédées, le CES au ministère de l'Intérieur a fait état de la «mort de deux enfants, la petite «Aya» à Guelma et «Mohamed Abderraouf» à Khemisti», wilaya de Tipasa. Il note également que les interventions de la protection civile «ont permis de sauver 220 personnes en situation de danger imminent». «La DGPC a mobilisé plus de 1.100 agents, 110 plongeurs, et a mené 278 interventions réparties sur 102 communes à travers le territoire national», précise-t-il.
Si dans la plupart des wilayas touchées, «notamment celles de l'Est du pays», la situation est «revenue à la normale», dans le cas de Tipasa «nous avons organisé une aide solidaire entre les wilayas du Centre». «Ainsi, 8 wilayas du Centre sont venues en aide à la wilaya de Tipasa, par l'envoi notamment de 123 engins dont 68 camions hydrocureurs pour l'assainissement et la voierie», affirme l'invité de la Chaine 3. L'intervenant a également tenu à souligner «l'engouement de la société civile et des associations locales qui, après la prière du vendredi, se sont mises aux côtés des services de la wilaya de Tipasa pour aider à la reprise de la vie normale dans les communes les plus touchées».
Jusqu'à 150 mm de pluie à Tipasa
Interrogé sur la prise en compte des bulletins de météorologie spéciaux (BMS) dans la préparation aux interventions, Mohamed Dahmani affirme qu'il y a «une bonne préparation». «Regardez ce qu'il s'est passé les 24 et 25 mai 2023. Le 24 mai on avait un BMS qui annonçait entre 20 à 40 mm, au plus 50 mm de pluie. A Tipasa, nous avons enregistré 150 mm.
On a eu des pluies qui ont dépassé de loin les prévisions qui ont été faites. 150 mm c'est quatre fois plus que la moyenne mensuelle du mois de mai. Nous ne sommes plus devant des inondations qui sont dues à des crues d'oueds ou à des remontées d'eaux. Nous sommes devant des phénomènes extrêmes dus aux changements climatiques. Il s'agit de pluies qui tombent très vite, qui sont localisées et qui sont d'une rare violence», ajoute l'intervenant.