Guelma - PATRIMOINE

Mouloukhia algérienne, Bekbouka à la corète



Mouloukhia algérienne, Bekbouka à la corète
Il y a des plats qui ne font pas l’unanimité. Soit on aime beaucoup, soit on n’aime pas du tout.
Je crois que la mouloukhia (on dit aussi mloukhia) en fait partie.
Je connaissais ce plat à travers le cinéma égyptien.
Et oui, comme toute algérienne qui se respecte, j’étais abonnée à ce genre de programmes, et non par choix ….
Il fut un temps où la télévision algérienne avait le monopole, une seule chaîne, donc un seul programme imposé.
Et il se trouve qu’il y avait pas mal de séries et de films égyptiens qui passaient à la tété.



À force, on est devenu incollable dans la culture égyptienne et la gastronomie bien sûr.
La molokheya bel aranebe, yooo je ne sais pas combien de fois j’ai entendu parlé de ce plat….
À chaque fois qu’une mère voulait faire plaisir à sa famille, elle disait : je vous ai fait molokheya bel aranebe ( corète au lapin).
J’en ai tellement entendu parlé que j’ai eu une forte envie de le déguster. Mais bon, il se trouve qu’il n’y a pas de molokheya en Algérie.

Du moins, c’est ce que je croyais….
Je suis de l’ouest de l’Algérie et, effectivement, on ne connait pas la molokheya dans l’ouest algérien.
Mais l’Algérie est grande, et à l’époque j’étais très loin d’imaginer qu’il y avait une autre cuisine algérienne, différente de celle de ma mère.

Et oui, elle existe bel et bien la mouloukhia en Algérie et comment l’ai-je appris..???
Et bien grâce à mon ami Sammy. Qui est Sammy ??? Il faut que je vous parle de lui car il mérite d’être connu et de lui rendre hommage.

Sammy, c’est monsieur CUISINE ALGÉRIENNE sur internet, qui alimente régulièrement la page wikipedia sur la cuisine algérienne grâce à toutes ses recherches.
Je l’admire pour sa passion et son engagement.

La cuisine algérienne est très peu connue du grand public.
Et pourtant, on est très loin d’imaginer, même nous algériens, de l’étendue de sa richesse, sa diversité, sa noblesse et sa ruralité.

Donc, Sammy m’a parlé de la mouloukhia. Il se trouve qu’il l’aime beaucoup.
Et, voilà l’envie de goûter à ce plat refait surface ( oui oui j’ai des années de cinéma égyptien à mon actif, donc cela ne s’oublie pas ainsi hihhiihihihi).

Enfin, je crois que ce n’est pas la même variante cuisinée en Egypte.
La mouloukhia algérienne est réduite en poudre (d’ailleurs, elle ressemble à la henna, le henné) et la mouloukhia égyptienne sous forme de plante!!
Y a-t-il le même goût ? Je ne sais pas !!
Dans tous les cas, celle que j’ai réalisée me vient d’une source sûre, est délicieuse.

C’est la tante de Sammy justement qui me l’a transmise.
Une dame généreuse, qui a pris le temps de m’expliquer étape par étape tous les détails et les points à respecter.
Elle a même trouvé dommage que je ne sois pas à ses cotés pour me la faire goûter.
Et oui, c’est aussi cela la générosité algérienne.

Alors, la mouloukhia préparée, est faite avec de la panse d’agneau qui me restait de l’aid el kebir. D’après Sammy, il faut absolument la réaliser soit avec la viande de bœuf, soit avec la panse de mouton mais pas avec la viande d’agneau par exemple.

C’est un plat qui mijote quelques heures quand même. Il faut donner le temps à la mouloukhia de cuire.
Elle est prête quand une couche d’huile se forme en surface.
Cette recette est typique de Annaba, appelée anciennement Bône, située au nord-est de l’Algérie.

Voilà, vous savez ce qui vous reste à faire?? La tester bien sûr et me dire si vous l’aimez ou non!!
La mouloukhia se vend dans toutes les épiceries maghrébines sous forme de poudre en sachet.

Je vous laisse avec les applications de Sammy sur la mouloukhia, ce qu’elle est et ses bienfaits

Kiss

Plat ancien et royal tel l’indique son nom en arabe qui trouve son origine dans l’Égypte antique
Ce met est constitué à base de corète potagère et se décline sous différentes variantes. Ainsi, elle existe sous forme de feuilles ciselées en Égypte, au Liban, en Palestine et en Syrie.
Tandis qu’en Algérie, en Libye et en Tunisie la corète potagère est réduite en poudre.

Sachez que la corète potagère possède de nombreux bienfaits dont : combattre les maux de dents, la constipation (très bon laxatif), l’insuffisance cardiaque, les cystites (infections urinaires) et la dysurie (difficulté d’uriner).

Cette plante fébrifuge a aussi le don de purifier notre corps, le tonifier, l’adoucir.
C’est pourquoi les habitants du Constantinois (région du nord-est algérien), surtout ceux de la ville d’Annaba et Guelma mais aussi les tribus chaoui des Aurès, la prépare tous les 15 jours ou chaque mois.

Attention, ce plat a beau être thérapeutique et très bon.
A forte consommation sans intervalle de jours, il peut provoquer des vomissements chez certaines personnes.
Enfin, il est important de bien suivre les mesures pour les épices.
La quantité de sel est minime car la corète potagère est naturellement salée.
La viande peut aussi être remplacée par les tripes de mouton tout en conservant la même recette.
Et surtout les deux choses les plus importantes sont que la mouloukhia se mange avec les mains, avec du pain comme la kessra ou le matlouh et la deuxième chose est qu’il faut sans cesse remuer la mouloukhia pour qu’elle ne brûle pas (c’est très important) !


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