Guelma - Revue de Presse

Le règne de l'anarchie et de l'insalubrité



Telle est la déclaration accablante que nous ont faite des bouchers et sacrificateurs de l'abattoir communal de la ville de Guelma. Sur les lieux, dans la matinée d'hier, l'on se demande, en effet, s'il y a eu, un jour, présence de l'Etat pour prendre en charge ce cloaque à  ciel ouvert. Le dossier de l'abattoir fait peur aux autorités locales, si bien que les walis, les maires, les chefs de daïra et autres directeurs de l'agriculture et du commerce qui se sont succédé dans cette wilaya, bien qu'au courant de cette situation catastrophique, n'ont rien fait pour y remédier, sauf quelques rapports stériles depuis 1995. «Ils sont venus (les autorités) lors du mouvement de protestation observé il y a quelques jours par les sacrificateurs. Ils ont promis de remettre en état le matériel défectueux et de prendre en charge les doléances des travailleurs, mais nous savons que rien ne sera fait», affirment des travailleurs.
La situation a atteint un point de non-retour, nous dit-on, car rien ne fonctionne dans cet abattoir, ouvert en 1975. Déjà, avancent plusieurs sources au fait du dossier, les chambres froides ont été transformées, durant les années 1980, en vestiaires et bureaux. L'incinérateur ne fonctionne toujours pas. La viande, impropre à  la consommation, et les excréments, sont entreposés dans un coin de l'abattoir. L'eau courante n'est qu'un vœu pieux des hygiénistes. Mais faut-il encore qu'il y ait des robinets dans les salles d'abattage. Quant à  l'inspection vétérinaire, elle est réduite à  sa plus simple expression dans ce microcosme détaché de toute loi. Des opportunistes sans foi ni loi, peu soucieux de la santé des consommateurs, gèrent, nous dit-on, les lieux. A titre informatif, l'abattoir communal de Guelma est cédé à  un locataire, toujours le même bien sûr, et ce depuis des années.
Un mystérieux cahier des charges lie les deux parties. Il détermine les obligations et responsabilités de chacun, mais contre toute attente, aucune administration n'a pris ce document en référence pour les responsabiliser (l'APC et le locataire). C'est ce que nous confirmons auprès du directeur du commerce. A ce sujet, il déclare : «Oui la situation est extrêmement grave. Nous devons faire un choix, la proposition de fermeture doit àªtre collégiale; la direction de l'agriculture (inspection vétérinaire) a son mot à  dire, aussi.» Quoi qu'il en soit, 12 employés de la marie sont chargés du nettoyage et gardiennage. Mais il existe également une trentaine de sacrificateurs  qui y travaillent au noir, quotidiennement.

 


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