Les activités marquant la commémoration du 46ème anniversaire des manifestations du 11 décembre 1960 ont été l’occasion pour la population de Guelma de se souvenir de Malika Bouzit, une martyre de la révolution algérienne tombée au champ d’honneur à l’âge de 17 ans. Au théâtre municipal, la mémoire de cette adolescente «poseuse de bombes» a été honorée cette semaine dans un symposium organisé par l’ONEC et animé par l’Union des écrivains algériens, sous le haut patronage du wali de Guelma, où des communications diverses ont été données sur sa vie et son itinéraire de combattante aux premières lignes de la lutte de libération nationale.
Issue d’une famille modeste où elle naquit quatrième d’une lignée de deux garçons et quatre filles, elle grandit dans le quartier populaire à proximité de l’unique mosquée de la ville qui allait être son terrain de prédilection, comme soutien aux fidayines assurant liaison, logistique, point de chute, repli et diversion après chaque attentat. Elle fut enrôlée à 15 ans par le chahid Abdallah Guergour comme élément féminin dans sa cellule de quartier qui est très sensible, eu égard à sa position attenante à l’imposante caserne de l’armée coloniale, et devait servir d’agent de liaison uniquement. Mais cette fillette très réservée montrait en même temps son aptitude à se fondre dans l’action directe au sein du réseau de la guérilla urbaine.
Dans la région au pied du mont de la Mahouna qui culmine à 1.200 mètres d’altitude, couvrant une forte concentration des unités combattantes de l’ALN, Malika était dans une casemate avec trois de ses frères d’armes lorsqu’ils furent dénoncés, assiégés par la meute des gommiers stationnés à Bled Gaffar qui les ont délogés et froidement abattus. Malika Bouzit tomba au champ d’honneur le 13 octobre 1960 rejoignant le temple du sacrifice aux côtés de ses soeurs et éternelles glorieuses, les Hassiba, Meriem, Djamila, Fadila et autres Algériennes connues ou anonymes qui ont embrassé la révolution algérienne avec autant d’abnégation et de témérité jusqu’au sacrifice suprême.
L’emblème national cousu des mains de Malika Bouzit est réapparu deux mois après sa mort, brandi par Akila Bouzit sa soeur cadette lors des manifestations du 11 décembre 1960 à Guelma sous le nez du premier chef de la place militaire locale. Le flambeau de la liberté était passé d’une main à une autre. La ville de Guelma s’en souviendra éternellement.
Posté Le : 17/12/2006
Posté par : hichem
Ecrit par : Menani Mohamed
Source : www.quotidien-oran.com