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Algérie (Guelma) - Abattage d’arbres en milieu urbain: Des riverains dénoncent le «deux poids, deux mesures»



Algérie (Guelma) - Abattage d’arbres en milieu urbain: Des riverains dénoncent le «deux poids, deux mesures»


L’abattage d’arbres en milieu urbain et suburbain est régi par des textes réglementaires. Sans permis préalable, cela constitue de facto une infraction punie par la loi. Cependant, à Guelma il n’est pas rare de voir certains arbres plus que centenaire disparaître des champs visuels, sachant que ces majestueux arbres ne posaient aucune contrainte, alors que d’autres «épouvantails» et lugubres souches et troncs n’ont pas fait l’objet d’une demande d’abattage, généralement émise par l’APC.

Dans ce contexte bien précis, la sonnette d’alarme ne cesse de retentir, dont la dernière en date a été celle du ministère de l’Agriculture en 2023, qui avait, rappelons-nous, mis en garde contre ce type de dépassements.

«C’est ahurissant, ils abattent des arbres vigoureux ici à Guelma, au moment ou d’autres arbres ne finissent plus de pourrir sur pied dont certains se sont effondrés lors de bourrasques violentes», a déclaré hier à El Watan un riverain du centre-ville «administratif» de Guelma, à proximité de ce qui reste d’un arbre.

Mais qu’en est-il au juste ?

«C’est l’APC qui nous saisit généralement pour un ou des abattages d’arbres forestiers en milieu urbain. Je m’explique, il y a des essences, tels l’eucalyptus, le cyprès, le frêne … etc., qui nécessitent que l’on dépêche une commission pour juger la pertinence de la demande. À l’issue du constat, nous octroyons (Conservation des forêts) une autorisation d’abattage», a révélé, hier, à El Watan, le conservateur des forêts de la wilaya.

«Nous avons voulu initier un travail collégial où toutes les directions concernées par l’abattage d’un arbre dont celles de l’environnement, l’urbanisme, l’APC, le comité du quartier et bien d’autres, pour donner un avis sur PV. Ce dernier sera un instrument administratif pour consolider l’autorisation d’abattage. Mais ça n’a pas marché», a précisé notre interlocuteur.

Et de conclure: «Nous n’avons aucun droit de regard sur l’abattage d’un arbre fruitier chez un particulier en milieu urbain».

Nous l’aurons compris, la situation est plus complexe qu’il n’y paraisse d’autant que le ministère de l’Agriculture et du Développement rural avait, pour rappel, tiré la sonnette d’alarme en 2023, en interdisant l’abattage d’ arbres en milieu urbain et suburbain, notamment pour les alignements d’arbres, à travers un dépôt de dossier dûment établi et soumis auprès de la Conservation des forêts.

La loi n° 07-06 du 13 mai 2007 relative à la gestion, à la protection et au développement des espaces verts est selon le Conservateur des forêts de Guelma, le texte auquel se réfère son département, notamment en son article 18 qui stipule que «sans préjudice des autres dispositions législatives en la matière, l’abattage d’arbres sans permis préalable est interdit».

Quoi qu’il en soit, à Guelma, des arbres bicentenaires, et c’est peu dire, ont disparu du paysage, comme ce fut le cas à l’intérieur de la forteresse byzantine, ou deux majestueux arbres ont été abattus.

Le cas des alignements de cyprès et autre eucalyptus ne sont pas en reste dans la ville, notamment à proximité de la daïra et d’autres lieux. Mais force est de constater qu’ils n’ont pas été remplacés.

Quant à la loi, il est stipulé clairement que le (ou les) contrevenant(s) est (sont) puni(s) d’un emprisonnement de trois à six mois et d’une amende de vingt mille dinars à cinquante mille dinars et quiconque qui se rend responsable de la dégradation des espaces verts et d’arrachage de jeunes plants.





Photo: La loi n’a jamais été appliquée contre les contrevenants

Karim Dadci


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