Ghardaïa «Touisa», «amlagua», «nfach»…

Les habitants de la vallée du M’zab ont célébré vendredi et samedi une waâda locale appelée «amlagua» (la rencontre en tamazight), une occasion pour les nantis de donner «nfach» (l’aumône).

Le lieu dit Amlagua, se trouvant au nord de la vallée du M’zab au confluent des oueds Labyad et Laâdira qui alimentent l’oued M’zab, s’est transformé en un espace tout en lumière et en couleur pour commémorer cette fête traditionnelle.

Organisée annuellement à la fin du mois de mai par les Oumana El-Sil, une association locale chargée de la gestion du système traditionnel de partage des eaux de la vallée du M’ Zab, ‘nfach’ est organisée avec les dons des bienfaiteurs avant le retour des habitants des ksour de la vallée du M’zab vers la palmeraie pour demander pardon à Allah et l’implorer d’alimenter la vallée en eau, a expliqué Brahim Toumi, membre de l’association. Dans le passé, cette waâda était organisée par les habitants du M’ Zab après une ‘touisa’, campagne collective de nettoiement des oueds affluant vers l’oued M’zab, ainsi que les canaux et autres rigoles d’irrigation des palmeraies, a ajouté M.Toumi. Cette fête, réservée exclusivement aux hommes, a drainé des milliers de personnes qui sont venues des différents ksour de la Pentapole pour se sustenter pendant deux soirées. Célébrée cette année dans une ambiance festive sur fond de couleurs et de sons de baroud, de ghaïta avec des chants spirituels, ce rendez-vous a permis la rencontre de l’ensemble des habitants de la région. La cérémonie d’ouverture a été marquée par une parade des troupes folkloriques de baroud et de cavaliers, suivie d’une cérémonie agrémentée de thé et de gâteaux avant que l’ensemble des convives n’accomplisse la prière d’El Aïcha et se retrouve autour d’un couscous bien garni. La cérémonie de cette ‘nfach’ s’est achevée par la lecture des versets du Saint Coran et des prières implorant Allah de consolider les liens entre les habitants du M’zab et de revitaliser les palmeraies et autres jardins de la région. Ce rendez-vous traditionnel constitue, selon un sociologue de la région, une occasion pour les habitants du M’zab de se rencontrer et de tisser des liens pour le bien de cette vallée.