Publié le 20.04.2024 dans le Quotidien le soir d’Algérie
R.C
Le défunt Mustapha Ramdane, ancien responsable à Ghardaïa de l'Association des Oulémas algériens, qui a été, à la fois, une éminente personnalité de lettres et un réformateur social pétri de qualités morales faisant sa notoriété dans la vallée du M'zab, a voué sa vie à la propagation des nobles valeurs de tolérance et de coexistence parmi les siens, témoignent ses proches.
Né le 2 mars 1947 à Ghardaïa dans une société connue pour son respect de la science et de la morale, le défunt, fils de Brahim, moudjahid de la glorieuse guerre de Libération nationale, a appris ses premières lettres et le Saint Coran dans sa ville natale pour poursuivre son cursus scolaire au palier moyen dans la commune de Guerrara (nord de Ghardaïa), et rejoindre ensuite l'un des lycées de la ville de Constantine, avant d’accéder à l’École supérieure du commerce d'Alger.
Mustapha Ramdane, décédé le 25 mai 2018, a eu un parcours atypique. Il était un véritable touche-à-tout, de par le fait qu'il avait exercé plusieurs métiers et dans différents secteurs.
Il avait entamé sa vie professionnelle à l’entreprise nationale des hydrocarbures Sonatrach pour changer de cap et entamer une expérience dans l'enseignement moyen et secondaire au lycée Ramdane-Hamoud de Ghardaïa, avant d'intégrer le secteur de la communication.
Dans le secteur de la presse, il a eu à exercer dans plusieurs médias, à savoir au quotidien arabophone Echâab, puis premier correspondant de la BBC (British Broadcasting Corporation) en arabe depuis l’Algérie durant les années 1970.
Il a contribué également par ses écrits dans des magazines édités en Angleterre, a rappelé son frère Abdelmadjid Ramdane.
En plus du magazine Le Moudjahid hebdomadaire, titre dans lequel il avait signé de nombreux articles, le défunt Ramdane est également connu par sa production radiophonique prolifique au sein de la radio locale de Ghardaïa.
Féru des lettres, il a également touché à plusieurs genres littéraires, faisant de lui une éminence en la matière dans la vallée du M'zab. C'était cette passion qui l'avait poussé à fonder sa propre maison d’édition, qui avait participé à publier les œuvres de nombreux illustres hommes de culture et de personnalités nationales.
Très marqué par le parcours de son défunt frère, Madjid Ramdane dépeint une personnalité «entièrement» vouée à la culture, «foncièrement» marquée par les valeurs humaines, en propageant la «bonne parole» à travers les conférences et les prêches qu'il animait au niveau de certaines mosquées de la wilaya.
Il avait assumé, de par sa stature et sa notoriété, avec réussite, beaucoup de missions au sein de l’Association des Oulémas algériens, section de la wilaya de Ghardaïa, en plus de sa tâche de président de la section locale de l’Union des écrivains algériens et membre de l’Assemblée populaire de wilaya (APW).
Ses proches évoquent un homme d'une vaste culture, fortement attaché aux valeurs humaines, qui croyait fermement que «toute société jouit d’une conscience collective forgée par une histoire commune, des valeurs partagées et tirées de la religion islamique et d'une identité nationale commune», s’inspirant ainsi de la sagesse de son père, Brahim Ramdane, et des hommes de culte et de culture, à l'instar entre autres de Ramdane Hamoud, le poète de la Révolution Moufdi Zakaria, et du Cheikh Bachir El-Ibrahimi.
Très imprégné des valeurs culturelles et humaines que recèle le patrimoine civilisationnel arabe, amazigh et universel, le défunt Mustapha Ramdane continue à être perçu comme une ressource littéraire inestimable dans la vallée du M'zab et une partie intégrante du patrimoine de la région et de la littérature algérienne.
Le défunt Mustapha Ramdane a fait de sa maison, sise à Ghardaïa, une destination ouverte à toute personnalité de science ou de culture, dont des écrivains, poètes et artistes, issus de différents horizons du pays. Sa demeure est devenue, au fil du temps, un haut lieu de débat littéraire, culturel et cultuel, selon le témoignage de l’écrivain Abdelmadjid Mabsout.
La majorité des œuvres littéraires du défunt véhiculent des enseignements arrachés de son expérience de la vie et prêchent les «bonnes» mœurs. Ses idées réformatrices l'avaient conduit, sa vie durant, à promouvoir les valeurs de l'entraide sociale, la fraternité et la tolérance entre enfants du même pays, a-t-il ajouté.
M. Mabsout a souligné, à ce titre, que le défunt homme de lettres a légué un patrimoine littéraire de plus de 27 œuvres, dont certaines versées dans la religion, la civilisation, la culture, les questions politiques en relation avec le siècle actuel, et d'autres relevant des domaines littéraire et anthropologique en relation avec la région de Ghardaïa. Il a signé, en outre, une biographie sur la vie et les œuvres du défunt moudjahid Brahim Ramdane, en plus d’une série de contes pour enfants et d'écrits sur des personnalités héroïques de la lutte du peuple algérien pour l'indépendance.
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Posté Le : 20/04/2024
Posté par : rachids