El-Tarèf - Faune

EL-TARF - Ce corail qui fait baver



EL-TARF -  Ce corail qui fait baver




Villas, voitures de luxe, de l'argent qu'on claque par les fenêtres, investissement dans des créneaux juteux comme l'immobilier, c'est tout l'art de sortir de la boue pour quiconque, à El Kala et Oum Théboul, qui s'investit dans le trafic du corail, richesse de la providence, diront les uns, profitons-en, diront les autres.

Ce sont les conséquences directes de la décision de la suspension de l'exploitation du corail, depuis 2001 qui a ouvert, grande la voie, à cet «Eldorado» et ce jeu du chat et de la souris entre ceux qui doivent veiller à la protection de cette richesse et ceux qui la convoitent.

Et comme dirait-on l'appétit vient en mangeant, l'envie de goûter à l'argent du corail n'aura épargné ni les marins-pêcheurs, encore moins des armateurs, des corailleurs, aussi, qui n'ont jamais cessé cette activité, jusqu'aux personnes, achetant des hors-bord à des jeunes qui percevaient leur contrepartie de la vente du corail.

Des hors-bord, on en compte plus de 400, au vieux port d'El Kala et par beau temps, démarrent leurs moteurs à essence, de nuit comme de jour, sillonnant le large avec leurs G.P. S. qui servent d'abord à repérer leurs croix d'André ou Karkara puis les récifs corallifères qu'on affectionne en les nommant «jardins».

Il y a quelques années, certains ne s'offusquaient guère de fêter le milliard de centimes amassé dans des soirées bien arrosées, à travers cette chaîne bien huilée.

On se contente de sortir le corail de l'eau, puis les véritables barons de ce trafic s'arrangent, par la suite, à le vendre aux autres trafiquants établis de l'autre côté de la frontière, du côté de Tabarka et Bizerte et dont les quantités atterrissent en Italie, précisément, dans les villes connues pour la transformation du corail et sa commercialisation, à travers le monde.

Unanimes à El-Kala, les gens vous diront qu'il est impossible de faire travailler un jeune, même pour 30.000 DA par mois. Même chose à Oum Théboul où l'argent facile à gagner donne le vertige à tout le monde. Quant aux armateurs et autres détenteurs d'embarcations, certains disent qu'il est très difficile, actuellement, d'embarquer des marins devenus capricieux, arrivent en retard, nous abandonnent sans avertir alors que par le passé, une minute de retard n'était pas tolérée car son remplaçant est vite trouvé.

Enfin, quand bien même l'exploitation légale du corail est annoncée, pour 2014, il sera difficile de venir à bout de ces réflexes et habitudes du gain facile.




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