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Un ennemi mortel nommé tabagisme Maladies respiratoires



Un ennemi mortel nommé tabagisme                                    Maladies respiratoires
Une progression inquiétante des maladies respiratoires est constatée en Algérie.
Elles représentent, selon les spécialistes, un tiers des consultations médicales. L'une de ces maladies, aujourd'hui considérée comme un problème de santé publique, est la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) dont la prévalence est estimée à 3,7%. Un taux démontré par les résultats d'une étude réalisée par la Société algérienne de pneumophtisiologie (SAPP) en collaboration avec le laboratoire Glakso Smith Kline en 2010. Cette étude, qui a touché une population âgée de 40 ans et plus, a été présentée hier par le professeur Nafti, président de la SAPP.
Elle constitue la première recherche régionale consacrée à la BPCO dans 11 pays de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique. Selon les résultats de l'étude, plus de 13 millions de personnes souffrent de cette maladie dans la région. Le tabac est le premier facteur incriminé.
Cette étude, a précisé le professeur Nafti, a démontré que le taux de prévalence ' qui est de 3,6 dans la région et de 3,7 en Algérie ' est presque identique à celui de l'asthme ou de l'insuffisance cardiaque. «Elle reste une prévalence sous-estimée car seul le tabagisme a été pris en considération, en l'occurrence les fumeurs de cigarettes. Le narguilé (chicha) et les biocombustibles n'ont pas été analysés», a-t-il indiqué, en précisant que la majorité de patients algériens sur les 3707 interrogés et examinés, est constituée de tousseurs et cracheurs. Ils sont à 99% fumeurs de cigarettes.
Concernant la prise en charge de ces patients, l'étude a révélé qu'un malade sur trois est diagnostiqué et plus de la moitié ont un problème respiratoire, mais ils ne sont pas diagnostiqués. «La maladie est sous-diagnostiquée, donc méconnue», a ajouté le professeur Nafti, en insistant sur le renforcement de la formation des professionnels de la santé et l'éducation envers la population. Pis encore, l'orateur a souligné que l'étude a montré que moins de 10% des traitements utilisés sont conformes aux recommandations internationales.
La maladie constitue donc, selon le professeur Taghit du CHU de Bab El Oued, un lourd fardeau sanitaire et économique. «Outre ses conséquences handicapantes pour le malade, cette pathologie a d'énormes répercussions sur le malade et sa famille», a-t-elle signalé, avant de préciser que sur l'ensemble des 11 pays où l'étude a été menée, 1000 consultations, 190 visites aux urgences et 175 hospitalisations par heure ont été enregistrées au total. La situation est grave, selon le professeur Taghit, et il est temps de passer à l'action afin d'identifier ces malades et tenter de réduire toutes ces consultations non programmées qui coûtent excessivement cher.
Sur l'échantillon des patients algériens, plus de 50% ont consulté un médecin, mais ils demeurent les moins informés sur la maladie et les traitements par rapport aux autres pays de la région. L'éducation du malade est donc primordial car «il faut obtenir le changement du comportement du patient surtout vis-à-vis du tabagisme, car la BPCO est une maladie que l'on peut prévenir», a indiqué le professeur Taghit.
Pour ce faire, le professeur Nafti estime qu'il est temps de passer à l'action et aller dans le sens de la médecine préventive. «Y en a marre de voir des patients algériens déambuler dans les rues avec des extracteurs à oxygène. C'est l'aboutissement direct d'une mauvaise prise en charge de la maladie», a-t-il ajouté. Il appelle ainsi les autorités sanitaires à mettre en place en urgence un programme national pour lutter contre la BPCO. La SAPP a déjà élaboré un guide de bonnes pratiques que l'on peut exploiter et mettre en application.
Il consiste en la formation, le diagnostic et le suivi des patients.


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