El-Oued - Revue de Presse

Rebonds - La grande aventure du logement : Des défis et encore des défis



Rebonds - La grande aventure du logement : Des défis et encore des défis
La semaine écoulée ou la dernière semaine de l'année écoulée, dirions-nous, aura été, par excellence, la semaine du logement, tant il est vrai que les opérations combinées de relogement qui ont ciblé, dans différents quartiers de la capitale, quelques centaines de familles, dans le cadre du programme d'éradication de l'habitat précaire, ont été l'occasion d'un grand débat, largement médiatisé, autour de la lancinante et non moins problématique question du logement, en particulier, et de l'immobilier en général.En fait, une décennie après une gestion de la question du logement allant dans le sens de la prise en charge du déficit structurel dans l'offre d'habitations aux Algériens, ponctuée par des escales tragiques telles que les inondations de Bab-El-Oued et le séisme de Boumerdès, qui avaient poussé à  une révision des dispositions de distribution des logements en fonction des nouvelles priorités, le secteur de l'immobilier a, entretemps, intégré de nouvelles réalités et de nouveaux acteurs, connu de nouvelles dispositions et enregistré certains acquis, alors que les attentes citoyennes en matière de régulation et d'organisation du secteur demeuraient encore, dans une certaine mesure, insatisfaites.LE RELOGEMENT, UN DOSSIER ÉPINEUXC'est sur la base d'un recensement effectué en 2007, considéré comme très fiable, que les pouvoirs publics ont établi une feuille de route devant tracer un programme de relogement à  partir de listes définitives de familles dont il a été confirmé qu'elles avaient besoin d'être relogées, dont celles demeurant dans les chalets, alors substituts aux habitations dévastées par le séisme de 2003. Les opérations de relogement lancées la semaine écoulée et qui avaient touché un peu plus de 1 500 familles dans différents quartiers de la capitale, ne pouvaient pas faire que des contents, et pour cause. Le nombre de logements neufs disponibles et prêts à  recevoir les familles n'était évidemment pas suffisant pour couvrir tous les quartiers de la capitale où d'autres citoyens attendent aussi d'être relogés. D'où, à  l'occasion, la grogne et les protestations exprimées çà et là, dans plusieurs quartiers populaires de la capitale. Ce mécontentement, dont on pourrait facilement expliquer les motivations, ne règle pourtant rien à  la question, la réalité étant que les pouvoirs publics ne peuvent aller qu'au rythme des livraisons des nouveaux logements réalisés et si le programme de relogement a clos l'année sur un sentiment d'inachevé, c'est parce qu'il y a eu 10 000 logements affectés, au lieu des 12 000 prévus. Une situation qui n'a pas permis, du moins pas avant fin janvier 2011, voire même plus tard, de couvrir tous les quartiers inscrits au programme de relogement 2010. Deux aspects, dont l'effet a été de rasséréner les milliers de futurs bénéficiaires de logements quant à  l'équité dans laquelle les installent la gestion et la veille des pouvoirs publics, ont fait l'objet de mesures draconiennes. Il s'agit, pour le premier aspect, de l'identification minutieuse des indus prétendants aux logements grâce au contrôle des postulants et au passage au Fichier national. Cela dit, les responsables reconnaissent que certains attributaires ont tout de même réussi à  passer les mailles du filet. Pour le second aspect et qui concerne le cas de citoyens qui tentent de se greffer aux opérations de relogement en squattant des bidonvilles libérés, il a été réglé à  travers la décision de ne pas prendre ces cas en considération, la seule référence étant la liste établie lors du recensement de 2007.LA PROMOTION IMMOBILIÈRE, UNE ACTIVITÉ EN DEVENIRL'effervescence connue par le secteur de l'immobilier, favorisée surtout par les nombreuses dispositions financières et fiscales, a permis l'émergence d'un autre pôle au sein de cette activité, parallèle à  celui des pouvoirs publics, consistant dans une nouvelle classe de promoteurs immobiliers, ambitieux et décidés à  donner à  l'action privée dans le domaine de la construction de logements, une place de choix en Algérie. Seulement, et à  l'instar de nombreux domaines relevant de la nouvelle économie, dont la vigilance légale et législative se forme au fur et à  mesure des expériences, le secteur de la promotion immobilière révèle aussi ses carences et des brèches à  travers lesquelles les non-professionnels, les intrus et autres escrocs en tous genres arrivent à  se faufiler, donnant à  ce secteur d'activité aussi sa faune d'arnaqueurs que l'action de régulation et avant elle la législation doivent neutraliser ou, du moins, isoler afin de protéger des citoyens, aujourd'hui comme hier, prêts à  toutes les concessions pour construire leur logement. Au chevet de ces mutations et vraisemblablement très attentif à  ses remous, les acteurs publics de l'habitat proposent une batterie de mesures, d'ailleurs déjà soumises au Parlement, qui devraient palier les carences légales enregistrées et combler les vides juridiques qui favorisaient des situations où la promotion immobilière devenaient le lot d'aventuriers et autres amateurs qui, quand ils ne sont pas mus par des intentions malveillantes d'arnaque, sont atteints d'incompétence et sont incapables de mener, à  bon port, une entreprise aussi complexe qu'une promotion immobilière. Qu'est-ce qu'un promoteur immobilier ' Voilà une question posée ces derniers jours, dont la réponse dans un cadre concerté entre tous les acteurs du secteur, devrait permettre une définition plus rigoureuse et plus professionnelle de cette activité, à  la fois pour favoriser l'avènement d'une activité porteuse de valeurs éthiques au service du citoyen et de la cité, et pour dynamiser un secteur engagé dans l'un des plus grands défis de l'Algérie indépendante et celle d'aujourd'hui : offrir un toit décent à  tous les Algériens.Les différents acteurs du secteur de l'immobilier n'ont pas manqué de compléter, dans cet élan circonstancié vers le logement de demain, le tableau qui constitue le paysage immobilier algérien, en y intégrant l'une des plus grandes préoccupations liées au rythme et au volume des constructions. Il s'agit, bien entendu, de la difficile mais combien nécessaire conciliation entre l'impératif de combler le fossé existant entre l'offre et la demande en matière de logements, et celui de préserver le cadre urbain des transfigurations fatales auxquelles l'expose une telle entreprise. Ce qui a permis de faire ressortir, à  travers un dialogue qui s'est avéré, et sans jeu de mots, très constructif, le caractère hautement civilisationnel de l'acte de bâtir qui n'est pas nullement en contradiction avec sa finalité sociale. Pour cela, nous devons tous nous loger à  la même enseigne, la bonne enseigne.


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