Des centaines de travailleurs du secteur du textile et du cuir se sont
rassemblés, hier, devant le siège de la centrale syndicale UGTA à Alger. Les
protestataires se sont insurgés contre la reprise de l'importation de la
friperie, mesure introduite dans le projet de loi de finances complémentaire 2011
par les membres de l'APN. Les prestataires en avaient
gros sur le cœur, et ce n'est pas uniquement l'histoire de la friperie qui les
angoisse, mais aussi la situation du secteur.
Les 20.000 travailleurs du secteur du textile et des cuirs perçoivent des
salaires de misère qui varie, selon les unités, de 8.000 à 13.000 dinars, salaire
de base, selon plusieurs travailleurs. Et certains ne perçoivent leur salaire
qu'après 3 à 4 mois, comme c'est le cas de l'unité de Bab
Ezzouar. Ils disent également souffrir de la
marginalisation dans l'octroi des marchés. « On se fait concurrencer par le
privé qui paye moins de charges que nous, qui déclare un travailleur sur trois,
ce qui lui permet de soumissionner et décrocher les marchés étant le moins-disant
», nous explique un parmi les protestataires. Autre tracasserie à laquelle font
face les travailleurs du textile, le travail sur la base de contrats à durée
déterminée. « J'ai 10 ans de travail à l'unité de Bab-El-Oued
et je travaille toujours sur la base d'un contrat », nous dit un travailleur. Et
d'ajouter que « sur 85 travailleurs activant à l'unité de Bab-El-Oued,
27 seulement sont permanents ».
Les protestataires vivent avec la peur d'être renvoyés à tout moment et
l'angoisse de voir leur usine fermer. « Il y a des unités qui ne produisent pas
et il y en a d'autres qui produisent mais qui ne trouvent pas acquéreurs à
leurs produits, en raison de la concurrence déloyale imposée à la fois par les
importateurs de la friperie et par les importations massives de produits de
moindre qualité et à bas prix qui inondent notre marché », explique un
travailleur de l'unité de Laghouat.
Le secrétaire général de la
Fédération nationale des travailleurs du textile et du cuir, Amar Takjout, s'est focalisé sur
la nécessité du retrait de la mesure visant la reprise de l'importation des
friperies. « Il y a beaucoup de contradictions : les pouvoirs publics parlent, d'un
côté, d'un plan de relance du secteur, et de l'autre, les députés votent en
faveur de la levée de l'interdiction d'importation de la friperie !».
Takjout a affirmé, par ailleurs, que d'autres revendications sont exprimées, à
savoir la mise en Å“uvre du plan de relance du secteur ainsi que l'augmentation
des salaires des travailleurs. Dans le cas où les revendications ne seraient
pas satisfaites, affirme le SG de la fédération, l'ensemble des travailleurs du
secteur se rassembleront devant l'Assemblée populaire
nationale (APN).
Le SG de la centrale syndicale Sidi Saïd a reçu les protestataires en
début d'après-midi, dans une grande salle, pour affirmer l'engagement et le
soutien de l'UGTA aux revendications des travailleurs,
notamment celle relative au retrait immédiat de la mesure de réintroduction de
l'importation de la friperie et la mise en Å“uvre du plan de relance du secteur.
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Posté Le : 30/06/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : M Aziza
Source : www.lequotidien-oran.com