El-Oued - Revue de Presse


Destiné autrefois aux petites et moyennes bourses, le marché de la friperie est courtisé ces derniers temps par une clientèle plus ou moins huppée.  Quotidiennement, cette activité connaît un flux considérable jusqu’à inonder les étals des commerçants ayant investi dans ce créneau. A Bab El Oued, la rue reliant la placette des Trois-Horloges à la Bazetta, plusieurs magasins ont versé dans la vente de linge fripé. Des vestes en cuir véritable, blousons en daim, manteaux en fourrure, capes en cachemire ainsi que des tops (pulls) et des pantalons sont proposés à des prix défiant toute concurrence allant de 100 DA à 4000 DA les gros articles. Seule importunité, ces vêtements ont déjà été portés ne serait-ce qu’une fois.  Une virée au niveau de ces artères commerciales « froissées » traduit l’engouement des citoyens qui envahissent les lieux, particulièrement en cette période de l’année. C’est dire que les magasins de friperie sont devenus la destination privilégiée de toutes les catégories sociales. Ces dernières semblent avoir trouvé leur compte en achetant des vêtements beaux, importés et moins chers sans pour autant qu’ils soient neufs à 100%.  Nardjès est propriétaire d’un magasin de fripe à la rue Hassiba Ben Bouali. « Je reçois quotidiennement des familles qui n’hésitent pas à venir pour acheter des articles intéressants », dira-t-elle. Toute contente, elle certifie : « Ces derniers représentent des clients fidèles depuis des années au point où je connais leurs goûts et penchants pour certains modèles ». En effet, le marché de la fripe a aussi ses clients habituels qui viennent faire leurs achats tout au long de l’année même lors de certaines occasions, telles que l’Aïd ou encore la rentrée scolaire. Ce marché rend d’énormes services aux différentes bourses. « Pour l’hiver, on trouve de très bonnes occasions », lancera une cliente rencontrée au niveau de ce magasin. Pour elle, la friperie est « le meilleur lieu » pour « dénicher les bonnes affaires ». « Parfois on y trouve des articles uniques qui ne sont pas offerts au niveau des magasins de prêt-à-porter », dit-elle. Pour sa part, Mohamed, gérant d’un magasin de friperie à Bab El Oued, affirme qu’il sélectionne ses clients. « Mes meilleurs clients, particulièrement la gent féminine, connaissent les dates de l’arrivage des stocks », dira-t-il. Et de poursuivre : « Je les contacte directement pour leur permettre de choisir aisément ». Selon notre interlocuteur, les émigrés sont également très portés sur les vêtements de la fripe. « Ils sont nombreux à venir en quête de bonnes affaires », dit-il. Pour lui, la communauté algérienne établie à l’étranger représente une clientèle potentielle, voire massive surtout durant la saison estivale. En revanche, beaucoup de chefs de famille investissent les magasins de la friperie. Les raisons ' Manque de moyens. Ayant à charge des enfants et un faible revenu, hommes et femmes se rendent au niveau de ces commerces pour acheter des articles à la limite du neuf au prix d’un vêtement « chic ». C’est le cas de Mourad. Père de trois enfants, celui-ci ne sait plus où donner de la tête. Rencontré au niveau d’une boutique de friperie à Alger, ce dernier se dit outré par les prix affichés au niveau des magasins « tendance ». « Cette période m’a ruiné », dira-t-il. Le Ramadhan, l’Aïd et la rentrée scolaire ont fait que les dépenses se multiplient. « C’est ce qui a fait que je me rabats sur les habits usagés pour faire plaisir à mes enfants en bas âge », précise ce père de famille.


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