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Cela s'est passe un jour/ Aventures, drames et passions celebres Hommes et femmes au destin prodigieux (169e partie)


Cela s'est passe un jour/ Aventures, drames et passions celebres
                                    Hommes et femmes au destin prodigieux (169e partie)
Résumé de 168e partie - Autres textes d'Isabelle Eberhardt, toujours sur la beauté du sud algérien mais aussi sur l'islam auquel elle s'était convertie'
«C'était sur la fin de l'automne 1900, presque en hiver déjà. Je campais alors, avec quelques bergers de la tribu des Rebaïa, dans une région déserte au sud de Taïbeth-Guéblia, sur la route d'El-Oued à Ouargla.
Nous avions un troupeau de chèvres assez nombreux, et quelques malheureux chameaux, maigres et épuisés, ' épave de l'expédition d'In Salah, qui a dépeuplé de chameaux le Sahara pour des années, car la plupart ne sont pas revenus des convois lointains d'El-Goléa et d'Igli.
Nous étions alors huit, en nous comptant, mon serviteur Aly et moi. Nous vivions sous une grande tente basse en poil de chèvre, que nous avions dressée dans une petite vallée entre les dunes. Après les premières petites pluies de novembre, l'étrange végétation saharienne commençait à renaître. Nous passions nos journées à chasser les innombrables lièvres sahariens, et surtout à rêver, en face des horizons moutonnants.
Le calme et la monotonie, jamais ennuyeuse cependant, de cette existence au grand air, provoquaient en moi une sorte d'assoupissement intellectuel et moral très doux, un apaisement bienfaisant. Mes compagnons étaient des hommes simples et rudes, sans grossièreté pourtant, qui respectaient mon rêve et mes silences ' très silencieux eux-mêmes d'ailleurs.
Les jours s'écoulaient, paisibles, en une grande quiétude, sans aventures et sans accidents...
Tout me charmait et m'attirait, dans la vie libre et sans souci de ces enfants du grand Sahara splendide et morne.»
Extrait de Dans la dune, écrits sur le sable.
Isabelle Eberhardt, pour mieux vivre la vie des Algériens, s'était convertie à l'islam. Très tôt, elle a vécu une expérience mystique qui lui a fait découvrir la profondeur du message islamique.
«... Sans religion fille du hasard et élevée au milieu de l'incrédulité et du malheur, je n'attribue au fond de mon âme le peu de bonheur qui m'est échu qu'à La Clémence d'Allah et tous mes malheurs à ce mektoub mystérieux contre quoi il est parfaitement inutile et si insensé de s'insurger...».
«Nous sommes les serviteurs de Djilani (Abdel Qader Djilani de Bagdad) et nous nous devons à lui... Il ne suffit pas de dire et même d'être convaincu que Dieu est Dieu et Mohamed Son prophète. Cela ne suffit nullement pour être un musulman. Il faut que celui qui se dit musulman se donne, corps et âme, et à jamais, jusqu'au martyre, au besoin, à l'islam, que ce dernier pénètre l'âme du croyant, anime chacun de ses actes, chacune de ses paroles. Sans cela, toutes les pratiques mystiques ne servent à rien.
Dieu est beauté. En ce mot se résume tout : le Bien, la Vérité, la Sincérité, la Pitié... Animé de cet esprit, l'homme devient fort... Il acquiert une force qui aux yeux du vulgaire devient surnaturelle... il devient marabout.» (A suivre...)
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