El-Oued - A la une

Cela s'est passe un jour/ Aventures, drames et passions celebres Hommes et femmes au destin prodigieux (167e partie)


Résumé de 166e partie n Les autorités françaises trouvent un prétexte pour expulser Isabelle Eberhardt d'Algérie.
La voilà donc à Marseille où elle se sent perdue. Elle ne sort presque pas de la chambre d'hôtel où elle s'est installée. Ici, le ciel est bas et lourd, les rues pleines de monde. Elle s'y sent à l'étroit, les grands espaces du désert lui manquent'
Un matin, elle pousse un cri de joie : slimane Ehni, son spahi d'El-Oued est là. Comme il le lui a promis, il est venu la chercher.
' Je suis toujours sous l'effet d'une interdiction de séjour, dit-elle tristement.
' Pas si je t'épouse, dit Slimane !
il va donc l'épouser et quelques semaines après, ils rentrent tous les deux en Algérie. A Alger, elle fait la connaissance d'un journaliste, Barrucand, qui vient de fonder un journal, al akhbar, qu'il veut comme une tribune aux aspirations des Algériens colonisés.
' voulez-vous être notre collaboratrice ' lui demande-t-il, vous couvrirez pour nous les territoires du sud.
' Oui, dit-elle avec enthousiasme.
son nouveau métier va lui permettre de reprendre sa vie d'errance dans le grand désert.
«Nomade, écrit-elle, je resterai toute ma vie, amoureuse des horizons changeants, des lointains encore inexplorés, car tout voyage, même dans les contrées les plus fréquentées et les plus connues est une exploration' En effet, jamais deux êtres n'ont vu le même paysage, le même pays de la même façon, sous le même jour, sous la même couleur. Cette idée amènerait à penser que la vraie figure de ce grand univers est à jamais insaisissable et inconnue.»
En 1903, elle se retrouve à Aïn Sefra, non loin de la frontière entre l'Algérie et le Maroc. C'est une zone d'insécurité et Isabelle fait des reportages pour son journal. C'est alors qu'un officier français la remarque et demande à la rencontrer. C'est Lyautey, le futur conquérant du Maroc. Il lui demande à travailler pour l'armée et elle accepte : elle va servir d'éclaireur, d'interprète, d'agent de renseignements' Lyautey la chargera même d'une mission diplomatique.
Mais toutes ces activités, ajoutées aux années d'errance, l'épuisent. Elle maigrit considérablement et s'affaiblit. On s'inquiète pour elle.
' vous êtes malade !
Elle répond à chaque fois :
' j'ai besoin d'un peu de repos, puis je reprendrai mes forces !
Mais elle est prise de fièvre et on doit l'hospitaliser. Mais son état ne s'améliorant pas, elle préfère retourner chez elle.
«La mort, écrit-elle dans les dernières pages de son journal, la mort, je sais que son approche amène instantanément un détachement absolu, un renoncement définitif aux choses de ce monde.»
Mais ce n'est pas de maladie qu'elle va mourir.
Un jour alors qu'elle se trouve dans sa petite maison en toub de Aïn sefra, l'oued, qui passe à côté, se gonfle des eaux de pluies qui sont tombées avec abondance. Les murs sont vite emportés ainsi qu'Isabelle. Elle n'avait que vingt-sept ans. (A suivre...)
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