El-Oued - A la une

Cela s'est passe un jour/ Aventures, drames et passions celebres Hommes et femmes au destin prodigieux (165e partie)



Résumé de 164e partie n Isabelle Eberhardt retourne au Sahara, elle oublie la mission de détective dont elle a été chargée' Elle fait aussi la rencontre d'un sous-officier de spahis dont elle s'éprend.
Avec Slimane, le jeune sous-officier, c'est le bonheur complet. Le plus souvent, elle ne le voit que la nuit, le jeune homme étant pris par son métier mais les heures qu'elle passe avec lui lui suffisent.
Si avec Slimane Ehni, elle est une femme, le jour, quand elle déambule dans les rues d'El-Oued, elle a l'allure d'un homme. Elle est habillée en homme et se mêle aux hommes.
Elle aime, le vendredi, se rendre sur la grande place du marché où grouille une foule bruyante ; il y a les marchands de légumes, ceux de vêtements, les potiers, les dinandiers' Les marchands de bestiaux sont également là, avec leurs bêtes' Près de la mosquée de Sidi-Messaoud, ce sont les petites baraques des boulangers qui vendent des miches de pain doré que Isabelle aime beaucoup. Mais si elle se rend au marché, c'est surtout pour écouter les bateleurs, le meddah, (le conteur, qui vient raconter de belles histoires)'
La visite au marché achevée, Isabelle se rend au café où, en principe, les femmes ne vont jamais. Mais si ici on s'est, au début, offusqué de son comportement, on a commencé à s'y habituer.
' Un café pour madame ' demande le cafetier en souriant.
' Oui, mon ami, répond-elle, avec deux morceaux de sucre.
Ou alors :
' Non mon ami, aujourd'hui, je voudrais un thé !
Elle fume également, du tabac et du kif, comme un homme. D'ailleurs, elle s'habille aussi en soldat et s'affiche ouvertement avec son spahi'
Comme à Paris, on recherche sa compagnie : en dépit de sa vie dissipée, on la respecte et on l'écoute. Il est vrai que parlant parfaitement l'arabe et s'étant convertie à l'islam, elle a le contact très facile.
Comme elle s'intéresse beaucoup aux confréries musulmanes, Slimane lui propose de l'initier à la sienne, la kadiria. Elle accepte et elle prend du plaisir à psalmodier avec lui les versets du Coran'
' La vie que tu mènes ici te plaît tant que cela ' demande Slimane.
' Oui, dit-elle, je ne voudrais jamais la changer !
' En Europe ou même à Alger, la vie est plus commode. ici, il n'y a que du sable !
' Tu te trompes, lui dit-elle, ici il y a la vie, la simplicité, l'innocence' Et puis, ici, j'ai découvert l'amour !
Il lui dit :
' Tu ne repartiras donc pas !
' Jamais, sauf si on me chasse d'ici !
Mais personne ne songe à la chasser dans une région devenue sa patrie d'adoption, du moins pour le moment. Mais au désert, Isabelle n'a pas que des amis. Elle a aussi des ennemis qui voudraient la renvoyer. Certains même seraient heureux de la supprimer.
' Cette Européenne nous gêne !
' Il faut songer à nous débarrasser d'elle !
' On trouvera bien quelqu'un pour le faire ! (A suivre...)


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