Dans l’immensité du désert, où l'horizon se perd dans le silence, vivait un petit garçon avide d’apprendre, mais dont l'école la plus proche se trouvait à plus de cent kilomètres. Pour lui, l’instruction était un rêve presque inaccessible, une lumière fragile dans un univers de sable et de vent. Mais son grand-père, Hamed, homme de foi et de persévérance, refusait de laisser ce rêve s’éteindre.
Une fois par mois, quand le marché s’installait aux abords des dunes, Hamed préparait le dromadaire et emmenait son petit-fils, en quête d’un savoir précieux. Ce jour-là, le marché devenait l’école du désert. Parmi les étals de dattes et de tissus, au milieu des rires et des cris des marchands, Hamed cherchait des hommes qui pourraient donner quelques leçons à l'enfant.
Parfois, c’était un commerçant qui lui apprenait les bases du calcul, à travers le poids des marchandises ou le prix des épices. D’autres fois, un berger patient lui enseignait la géographie en traçant des cartes imaginaires dans le sable, entre les montagnes et les oasis. Quand la chance souriait, c’était un instituteur en voyage qui s’asseyait avec l’enfant, lui apprenant les lettres arabes, une par une, comme autant de trésors semés dans son esprit.
À chaque retour, le garçon, épuisé mais les yeux brillants, gardait en mémoire les leçons glanées au marché. Dans le désert, où tout semblait figé, il emportait en lui un espoir nouveau, une promesse d’avenir. Et même si le chemin de la connaissance était long et difficile, il avançait, porté par l’amour de son grand-père et la certitude qu'un jour, lui aussi, pourrait lire et écrire comme les hommes instruits.
Posté Le : 05/11/2024
Posté par : gerryville
Ecrit par : Hichem BEKHTI
Source : Waada d'El Bnoud (Octobre 2019)