Ce Ksar, aux témoignages de vestiges existant à 1 km au N-N-O, a été précédé par d'autres Ksour plus anciens sur ce site. Le Ksar actuel, si l'on en croit la tradition orale, appuyée sur des généaologies remontant aux Chorfa Idrissides, aurait été fondé au XIIe siècle, vers 1180, par Moulay Youssef, de la 12ème génération en ligne directe après Idriss II (mort en 828).
Au XIVe siècle, lbn Khaldoun mentionne les ksours à l'occasion de leur pillage, en 1370.
Vers la fin du XVe siècle, la peste anéantit toute la population du Ksar voisin de Aïn-el-Hanech, et la majeure partie de celui de Chellala, n'y laissant que des enfants. Sidi Ahmed ben Youssef (mort en 1524-1525) envoya son disciple Sidi Slimane ben Bou-Smaha s'occuper d'eux. Une fille du Saint de Miliana, Lalla Aïcha, est d'ailleurs enterrée à Chellala, ce qui valut à ce Ksar le dicton. bienveillant : « Chellala, O Chellala, j'y ai laissé ma fille et mon manteau. »
Au XVIe siècle, parmi les fils de Sidi Slimane, l'un Sidi Ahmed et Medjoub, chassa du pays, vers le Tessala, les Béni-Amer ; l'autre, Sidi Mohammed eut à Chellala, en 1533, un fils, Abdelkader, qui devint célèbre sous le nom de Sidi Cheikh. Les fils de Sidi Slimane sont tous deux ensevelis à Chellala. Quant à Sidi Cheikh, c'est encore à Chellala qu'eut lieu son entrevue avec Abou Mahalli, auquel il donna sa fille en mariage.
Au XVIIe siècle, (1649, 1653, 1661), le pèlerin marocain El Aïachi décrit l'accueil qu'il reçut à Chellala.
Au XVIIIe siècle, (1709), c'est le pèlerin marocain Moulay Ahmed qui parle de son passage à Chellala. Vers 1750, si ben Eddine fait construire lu Koubba de son ancêtre Sidi Mohammed ben Slimane. En 1786, le Bey de Mascara, Mohammed et Kebir, met le siège devant Chellala, qu'il soumit après six jours, au prix de. lourdes pertes.
Au XIXe siècle, le 1er juin 1846, poursuivi par la colonne du colonel Renault, l'Émir Abdelkader fit halte à Chellala. I1 s'en échappa de justesse ainsi que les Ksouriens, à l'arrivée des Français. Pour protéger leur fuite et empêcher le pillage du Ksar, soixante jeunes de Chellala prirent les armes, et se firent tuer jusqu'au dernier « avec un courage héroïque ». Cette première incursion française à Chellala se termina par la razzia et l'incendie d'une partie du Ksar. Repartie aux Arbaouat le 2, la colonne dut refaire mouvement sur Chellala le 6 pour obtenir enfin la soumission de ses habitants.
Chellala revit ensuite régulièrement passer les unités françaises :
21-23/4/1847, colonne du Général Renault
16/4/1853, colonne du Colonel Durrieu ; - 30/11-1/12/1853, goum de Saïda
1-4/12/1855, colonne du Colonel de Costalin
7/4/ 1865, colonne du Colonel de Colomb ; cette colonne est violemment attaquée le lendemain entre les deux Chellala par Si Lalla, fait d'aune chanté par Ahmed Della et Amiri.
11-12/4/1868, colonne du Colonel Colonieu.
En 1881, lors de l'insurrection de Cheikh Bou Amarra, Chellala vit passer le 18/5 les contingents du Marabout en route pour Tazina, où ils bousculèrent le 19 la colonne Innocenti. Le 20 Bou Amama se retira à Chellala pour enterrer ses morts. Du 21 au 23, la colonne Innocenti lui succéda, inhuma le Ss-Lt Laneyrie, et partit en incendiant Derb Oulad Ziane. Le 12/8, le Colonel Négrier, lors de son passage à Chellala, fusilla sommairement trois habitants accusés de la violation de la sépulture de Laneyrie. En représaille, le 15/8, il fit sauter la Koubba de Sidi Cheikh à El Abiodh. 1882 vit, le 2/6, l'installation à Chellala d'un poste de spahis et de mokhaznis. Dès lors l'emprise française s'affirma et se resserra.
Au XXe siècle, on note la création d'une école française vers 1909 ; école qui fonctionnera jusqu'en 1919. De 1954 à 1962, la Guerre de Libération Nationale amena le « bouclage » du Ksar et le départ de nombreuses familles à El-Bayadh, Méchéria et le Nord de l'Algérie. Enfin, le 14/3/1964, un tremblement de terre ébranla le Ksar, fit s'écrouler une partie du rempart et des maisons à ,l'Est, et fut cause de son abandon, et de la construction du nouveau Chellala, sur le plateau à l'Ouest.
Posté Le : 22/01/2015
Posté par : soufisafi
Ecrit par : T. CADI