El-Bayadh - Tariqa Tijaniya

Boussemghoune : Pôle du tourisme spirituel



Boussemghoune : Pôle du tourisme spirituel
La localité de Boussemghoune, située à 160 km au sud-ouest du chef-lieu de la wilaya d'El Bayadh, demeure peu connue des Algériens.
Pourtant, c'est dans cette ville que la célèbre confrérie soufie de la Tidjania, forte de ses 400 millions d'adeptes à travers le monde a connu un événement d'une grande importance. En effet, c'est dans un ksar situé au cœur de cette localité que le maître de cette confrérie, en l'occurrence le cheikh Ahmed Tidjani, y aurait vu le prophète Mohammed en état de veille lorsqu'il était dans sa khalwa (lieu de refuge et de méditation) vers la fin du XVIIIe siècle, croient les disciples de cette voie spirituelle basée sur la foi, la soumission et la bienfaisance. Ces adeptes reconnaissent toujours le côté « sacré » de Boussemghoune, la considérant comme étant un centre de rayonnement de leur tarîqa, à côté de Aïn Madhi à Laghouat (lieu de naissance du cheikh) et de Fès (lieu de son enterrement). On raconte aussi que cheikh Tidjani était fasciné par cette oasis verte et calme qu'il appelait « village heureux ». Aujourd'hui, l'Etat semble enfin conscient de cet important héritage relevant de notre patrimoine, surtout quand on sait que le Maroc accapare un nombre important de « tidjanis » en développant le tourisme religieux à Fès. Une résidence rattachée carrément à la présidence de la République est en cours de construction à Boussemghoune pour pouvoir accueillir les hôtes de cette ville en quête de baraka et d'un pèlerinage sur les lieux. Le ksar ainsi que la pièce où cheikh Ahmed Tidjani s'adonnait à sa retraite spirituelle viennent d'être restaurés mais pas classés. Ils peuvent être visités à tout moment par les adeptes de la tidjania ou autres. Au premier étage du ksar, on trouve même le lit du cheikh, bien conservé.
Par ailleurs, Boussemghoune l'enchanteresse, avec son climat doux même en été, demeure l'unique daïra en Algérie qui comporte une seule commune, belle, calme et verte. Ses habitants, au nombre de 4500, parlent toujours un dialecte berbère (qui se rapproche beaucoup de celui parlé par les Chlouh marocains) et le chenoui (parler de la région de Tipaza) que du kabyle, nous dit-on. Connus pour leur citadinité, ils mènent une vie paisibleet reconnaissent qu'ils n'ont jamais connu de problème lié à l'insécurité, même pendant la période du terrorisme. « Ici, les gendarmes ne trouvent pas quoi faire puisque les affaires liées aux crimes et aux délits n'ont pas leur place chez nous. L'eau coule H24 dans nos robinets et nous n'avons jamais des coupures. Nos rues sont dépourvues de mendiants, contrairement aux autres villes du pays », nous dira un groupe de citoyens, rencontré sur place, l'air plein de fierté. Cette ville fut aussi un lieu incontournable de transit des caravanes venant du Maroc pour se diriger vers plusieurs contrées, dont l'Arabie, pour l'accomplissement du hadj. Avec les potentialités historiques et naturelles qu'elle recèle, elle offre des opportunités diverses en matière d'investissement dans le créneau touristique, eu égard à ce qu'a attribué la nature à cette oasis et la richesse de son patrimoine : ancien ksar, vergers de grenadiers, gravures rupestres, empreintes de dinosaures, zaouïa tidjania, oued Erromane où coule une eau limpide et fraîche à longueur d'année...


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