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« Vouloir », un porte-voix à peine audible



« Vouloir », un porte-voix à peine audible
Ils sont environ 4 millions de handicapés en Algérie. Beaucoup souffrent en silence. L'absence de commodités pour une vie décente, le manque de travail, de soins et de considération sont autant de causes qui rendent difficile leur vécu quotidien. Nombreux sont ceux qui comptent sur les dons des bienfaiteurs et du mouvement associatif, car la pension de 4.000 ou 3.000 DA pour certains (ceux qui ne sont pas handicapés à 100%) ne suffit même pas pour couvrir leurs besoins les plus élémentaires.« Vouloir » veut apaiser leurs douleursLa revue « Vouloir » en langue française et « El Azima » en langue arabe, seuls supports médiatiques dédiés à cette catégorie de la population, ne reflètent pas vraiment la situation poignante des handicapés. Ces revues ont été créées en 2003. L'initiative est, certes, louable, mais c'est nettement insuffisant pour une catégorie qui se débat dans des problèmes multiples. Abdelkader Azouz, le directeur de cette publication bimestrielle, est animé de beaucoup de volonté pour faire entendre la voix des handicapés, parler de leurs soucis, de leurs préoccupations, de leurs aspirations. La complexité de leurs problèmes et l'éparpillement de cette population ne permettent pas de rendre compte de la situation dans sa globalité. Cette revue a l'avantage de transmettre leurs doléances aux pouvoirs publics. A ce titre, une convention a été signée entre cet organe de presse et Algérie Poste pour sa distribution gratuite aux ministères et d'autres parties concernées, dont les DAS et les DJS au niveau de chaque wilaya ainsi que les associations locales. « Je suis dans le mouvement associatif depuis que j'étais étudiant. Maintenant, je lutte sur deux fronts, celui de l'information et celui du bénévolat », souligne Azouz. Ayant sillonné toutes les régions du Sud avec son équipe, il en revient à chaque fois avec une grande émotion et plein d'idées pour améliorer le vécu des personnes handicapées. Et pour cause : « leur situation est souvent dramatique », dit-il. Rendez-vous pour des soins médicaux éloignés, manque d'accessibilité, absence de transport pour les écoliers, sont quelques-uns des problèmes des handicapés. « J'ai vu une personne handicapée à Bordj Badji Mokhtar se déplacer à quatre pattes », regrette-t-il. Et d'ajouter : « Une dame de Djelfa, dont le mari ne travaille pas, avec à charge un enfant de 8 ans handicapé à 100%. Elle se démène pour soigner son enfant et le prendre en charge. J'ai vu aussi des parents d'enfants handicapés à Djelfa et Tinerkouk souffrir et ne sachant quoi faire pour venir en aide à leur progéniture. » En un mot, dit-il, « les lois concernant cette catégorie ne sont pas appliquées. La circulaire 368 datant du 21 décembre 2013 qui insiste pourtant sur l'amélioration des conditions des personnes aux besoins spécifiques n'est toujours pas appliquée. L'ignorance, le manque d'information, la marginalisation, le peu d'intérêt accordé à ces personnes rendent leurs conditions plus touchantes », explique-t-il. Les problèmes inextricables que vivent ces personnes dans le Sud et la marginalisation dont elles sont victimes ont incité les responsables de cette revue à accorder plus d'attention à ces régions. « Grâce au sponsoring et aux donateurs, des émigrés notamment, on arrive à collecter des fauteuils roulants, des médicaments, des couches pour adultes et tout autre matériel orthopédique qui sont distribués aux plus démunis », explique Abdelkader Azouz.




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