C'est la reprise après une longue hibernation des festivals en général. Cette tendance du Naïli en particulier apparentée au monde djelfaoui ne lui appartient plus à elle toute seule. C'est une portée nationale qu'a acquis le festival.Pour cette première édition nationale, elle n'a pu réunir que quatorze wilayas à prédominance culturelle des ouled sidi Naïl. Ce ne sont plus les groupes de musique moderne Naïlie qui animeront ce festival. Le choix est fait pour booster les chorales et groupes des madih évoluant avec des instruments traditionnels « gasba bendir et au maximum l'Aoudh. C'est reparti en mieux en ce qui concerne la couverture géographique en essayant pour cette première édition d'accéder du statut local au statut national.
Le nouveau commissaire du festival est le directeur de la maison de la culture « Ibn Rochd » de Djelfa. Cette dernière avait abrité les joutes de ce premier festival. Préparé par l'ex wali et accompli par le nouveau wali Djahid Mous, reprenant le témoin en pleine course et assurant le parrainage de l'événement. La période du 30 novembre au 4 décembre 2024 s'est avérée insuffisante pour un déploiement meilleur et harmonieux des activités. La couverture ou la représentativité est désormais nationale. Il y a toujours un début à tout, il vaut mieux tard que jamais. Les Marocains ont commencé à plagier, voler et faire leurs nos iconographies, nos us et coutumes et mêmes certaines de nos traditions culinaires et autres bijoux et habits. C'est ce festival qui sauvegardera notre riche patrimoine. C'est à l'honneur d'une Algérienne de Kabylie présente à un événement culturel arabe dans un pays du golfe qui, par sa vigilance, avait déjoué la supercherie du makhzen. Ce n'est pas tout car pour la musique, une frange des Ouled Sidi Naïl Ouled Melakhoua et les descendants de son frère Benkhalifa, installés depuis longtemps en Tunisie et plus précisément à Sidi Bouzid organisent annuellement les journées musicales Naïlis. C'est pour dire que ce festival est salvateur pour le patrimoine culturel d'une grande partie de l'Algérie.
Malgré un budget très limité ? l'enveloppe de cinq millions de dinars étant à peine supérieure à celle d'un festival de moindre envergure ? la gestion des dépenses s'avère être un véritable défi. À titre de comparaison, les festivals régionaux bénéficient d'une dotation de sept millions de dinars, tandis que les festivals nationaux étaient auparavant financés à hauteur de 15 millions de dinars. Couvrir l'ensemble des dépenses avec une telle contrainte budgétaire relèverait presque du génie.
Certains diront que c'est une injustice, d'autres, plus sceptiques y voient peut-être, l'intention de bloquer la culture des ouled sidi Naïl. Le commissariat du festival a choisi de se concentrer exclusivement sur les groupes de qsid melhoune et de complainte, ce qui a conduit toutes les troupes, qu'elles se produisent sur scène ou sous la khaïma, à évoquer la Palestine dans leurs mouals. Ce choix marque la reprise des activités artistiques après une longue période de gel, en signe de solidarité avec le peuple palestinien et conformément aux instructions du Président de la République.
Le programme était bien chargé, avec la participation de quatorze wilayas aux différentes activités programmées. Sur le plan de l'animation, plusieurs djemaas (groupes) se sont relayées sur scène et sous la khaïma comme l'exige la tradition.
Bien que le moment choisi n'ai pas été vraiment approprié car coïncidant avec la période des examens scolaires, il n'en demeure pas moins que le public était assidu et nombreux.
A l'intérieur du hall de la maison de la culture « Ibn Rochd », plusieurs exposants ont pris place dans les espaces qui se sont avérés trop exigus pour contenir de telles activités. La gente féminine a constitué la majorité des visiteurs. Il y avait des couturières et des couturiers d'habits spécifiques aux ouled Sidi Naïl. Il faut avouer aussi que ces vêtements ne sont représentatifs que de Djelfa et ses environs. Il y avait une tisseuse de Souk Ahras qui a présenté de belles kachabias, de couleur sombre, différente de la kachabia de la steppe, longue et claire (en raison du climat et de l'aspect géographique de la région). Les métiers de cardage, de tissage et de faufilage étaient également fortement représentés, une repris qui augure une préservation de ces métiers artisanaux. On peut déclarer que les habits tissés de laine ou d'oubar (duvet de jeune dromadaire) ont de meilleurs jours devant eux.
Dans cet espace, trois stands ont particulièrement attiré l'attention. Le premier, représentant la wilaya de Tiaret, était tenu par un artiste spécialisé dans la création de tableaux à partir de fers à cheval et, surtout, de trophées représentant des bustes de chevaux en bronze. Le second stand, géré par une femme, proposait une variété de plats traditionnels consommés par les Rifains et les Bédouins, tous préparés à base de blé dur et de viande ovine. Enfin, le clou de l'exposition était la collection impressionnante de bijoux en argent plusieurs fois centenaires, présentée par le collectionneur Chouli Ben Lakhdar.
Lors de l'inauguration, le wali a exprimé son étonnement : « Je suis agréablement surpris de découvrir que toutes ces merveilles, pourtant issues de notre patrimoine, restent méconnues de la majorité des Algériens. » Il a ajouté : « Il est impératif de préserver et de protéger notre patrimoine. »
Cette volonté a été entendue. Sur proposition de l'argenterie Chouli Ben Lakhdar d'établir un musée consacré aux bijoux naïlis, le wali, M. Djahid Mous, a répondu favorablement en déclarant : « Pourquoi pas ? Nous étudierons la faisabilité. » Il a ensuite réaffirmé : « Il est essentiel de protéger nos biens culturels des vols et du plagiat. » Plus tard, en admirant les somptueuses robes et costumes des Ouled Sidi Naïl, le wali a souligné : « Il devient impératif et vital d'inscrire les costumes et bijoux des Ouled Sidi Naïl au patrimoine national et même universel. Pour cela, la création d'un musée rattaché au ministère des Arts et de la Culture est nécessaire. »
L'exposition comprenait également un fauconnier naïli qui, malgré la fatigue, se prêtait volontiers à des photos souvenirs avec les visiteurs, s'accordant de courtes pauses lorsque nécessaire. Plusieurs associations féminines étaient également présentes, exposant des ustensiles artisanaux fabriqués en alfa, en bois ou en terre glaise. Une explication a été donnée au nouveau wali de Djelfa sur les couleurs qui embellissent la khaïma, ainsi que sur les signes présents sur la traïga et le gontas (un sujet qui mérite un traitement approfondi ultérieurement).
Concernant les exhibitions de fantasia, elles ont été limitées à un seul module de onze cavaliers, alors que ce type de cérémonie nécessite habituellement au moins dix modules, chacun composé de onze chevaux montés par des cavaliers en tenue d'apparat, armés de fusils ou d'épées. Le spectacle s'est résumé à une unique bahza (avancée), et cela sans le med'h (poème du goual). De plus, l'événement s'est déroulé en pleine nuit, avec un retard significatif en raison des contraintes protocolaires, et dans des conditions d'éclairage inadéquates. Djilali Harfouche
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Posté Le : 12/12/2024
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Rédaction LNR
Source : www.lnr-dz.com