Djelfa - 01- Généralités


Histoire de Djelfa
L'Epoque Préhistorique:

Des vestiges du Paléolithique (âge de la pierre taillée) ont été découverte dans la région de Djelfa. Il s'agit de bifaces (outil préhistorique, obtenu à partir d'un galet de pierre dure

plus ou moins grossièrement taillé sur les deux faces pouvant remonter d'après leur technique à 200 milliers d'années et de pointes Aterienne (du même genre que celles de Bir El Ater à Tebessa), peu nombreuses et dispersées (50 milliers d'années environ). Des traces épipaléolithique ( période préhistorique faisant suite au paléolithique) ont été également trouvées (20 à 7 milliers d'années).

Les vestiges du Néolithique (la période la plus récente de l'âge de la pierre) ont également été trouvés dans les couches archéologiques et dans les abris. Les gravures rupestres les plus anciennes remontent une date située entre 7000 et 5000 ans avant Jésus Christ. Toutes ne sont pas de la même époque.

La protohistoire est signalée par des gravures, des inscriptions lybico-berbères et des tombes.

Dans l'Antiquité, la région faisait partie de la Gétulie, territoire du Sud, par opposition à l'Afrique proconsulaire, la Numidie et la Mauritanie. De 2000 à 1000 avant J. C. on n'a comme vestiges dans la région que des tombes : dolmens placés sur des tumulus, sépulture berbère proprement dite.

D'après Hérodote, célèbre géographe Grec, la région aurait connu l'influence des Garamantes, peuplades venant de Libye, qui seraient les ancêtres des Touaregs, et qui auraient introduit le cheval.

Par contre la région est restée étrangère à l'influence des Carthaginois.

Quoique le « limes », frontière romaine constituée de forts espacés d'une trentaine de kilomètres, soit situé plus au Nord et plus à l'Est dans l'axe Biskra-Hodna, des vestiges attestent du passage des Romains dans la region de Djelfa. Il s'agit des :

1. Vestiges de Charef El Hammam.
2. Vestiges du fort de Demed prés de Messaad (Castellum Dimidi) actuellement disparu.
3. Vestiges d'un fort situé à 3 kilomètres au Nord de Djelfa en suivant le tracé de l'Oued Mellah.

D'après Strabon (auteur Grec), des Maures venant de Mauritanie, traversaient des régions coupées de lacs et de marécages pour piller des fermes romaines situées en Numidie.

Antonin le Pieux entreprit une guerre contre les Maures et créa en 144 avant J. C. un fort à Medjedel pour leur couper la route. D'autres forts auraient pu être construit pour la circonstance à l'Ouest de Medjedel : en témoignent les vestiges romains à Charef, les inscriptions trouvées à Aflou et El Bayadh.

Le fort de Demed prés de Messaad a été construit en 190 avant J. C. sous septime sévère. Les Romains l'ont quitté en 230 après J. C. à l'occasion du changement de politique prônée par le nouvel Empereur, politique qui consistait à fortifier le « limes » plutôt que d'avancer vers le Sud. La région de Djelfa serait restée étrangère à l'influence Vandale ou Byzantine.

De l'Islam à l'occupation Française

A l'arrivée des Arabes, pour designer les habitants du pays il n'est plus fait mention du terme Gétule mais de Zénète.

L'invasion de Sidi Okba au milieu du VIIème siècle n'a probablement pas d'effet sur la région à l'inverse de celle des Beni-Hilal (milieu du XIème siécle aprés J.C.)

Celle-ci a pour conséquence l'implantation dans la région des Zoghba alliés fidèles aux Almohades contrairement à d'autres tribus des Beni-Hilal. Ibn Khaldoun mentionne parmi les Zoghba, les Beni-Naîl et les Nader. Ces derniers, assez remuants, se sont taillés un domaine dans le djebel Mechentel (Nord de Djelfa). Parmi les Nader, les Sahary sont restés dans cette montagne pendant assez longtemps pour en devenir les maîtres d'ou le nom actuel de Djebel Sahary.

C'est, selon la tradition orale, durant le XVIème siècle qu'un certain Mohamed Ben Abdellah El Khorchfi, est venu s'établir dans le pays. Il prit le surnom de Sidi Naîl et serait l'ancêtre des Ouled Naîl.

Pratiquement dans la région, aucun gouverneur n'a exercé d'autorité, la région fut elle-même un endroit de refuge pour certains dissidents aux sultans.

L'autorité Turque se limitait dans la région au prélèvement de l'impôt. La région dépendait du Beylik du Centre (Titteri) dont le Chef Lieu était Medea. Celui-ci faisait partie des quatre provinces de la régence et était divisé en cantons correspondant à plusieurs tribus étaient elles-mêmes dirigées, chacune, par un Cheikh nommé par la Djemmaâ (population de la tribu).

Le prélèvement de l'impôt donnait lieu au déplacement d'un mohalla (percepteur accompagné d'une troupe).

Des difficultés dans le recouvrement de l'impôt surgissaient de temps en temps et donnaient lieu à des expéditions punitives. On peut citer quelques vestiges turcs :

- Fort turc à Ain El Ibel.

* - Coupole sur la tombe de Sidi Mohamed Ben Alia (homme vénère par toute la population) située sur le versant Nord de Djebel Sahary à l'extrémité de la vallée de Boustania.

De l'occupation Française à l'Indépendance

Après le débarquement français et la défaite des turcs, la région connut une certaine agitation.

- Un nommé Moussa Ben H'sen El Masri, venu du Sud, installé d'abord à Laghouat puis à Messaad se constitua une sorte d'armée, établit son P. C. à Charef et tenta de partir en guerre à la fois contre l'Emir Abdelkader et les français. Il fut finalement battu par l'Emir.

- Au cours du passage de l'Emir dans la région, il fut constitué sous l'autorité de Si Abdesselem Ben ElGuendouz, Cheikh des Ouled Sidi M'hamed sous les turcs, un contingent d'environ 500 cavaliers pour aider le résistant algérien dans sa tache contre le colonisateur français. Le contingent fut placé sous le commandement du neveu Ben El Guendouz : Si Chérif Ben Lahrèche, homme lettré qui a fait ses études à Ouled Djellal dans la Zaouia de Cheikh el Mokhtar.

Celui-ci rejoignit l'Emir au Djebel Ammour et le guida à travers la région apurés des personnalités influentes du Djebel Lazreg, du Djebel Tehouane et jusqu'au environs de Boussaada. L'Emir demandait aux tribus de privilégier l'union à la discorde et aux luttes intestines.

- L'Emir, reparti dans l'Ouest, le commandant du contingent nomma 3 aghas et 6 caïd pour le seconder. Son rôle consistait à mobiliser la population et la tenir prête, en cas de besoin.

A la fin du siège, par l'Emir, de la Zaouia d'Ain Madhi (sur le territoire de Laghouat en 1838) où se trouvait un marabout dissident -le marabout Tidjani- et suite au refus des Ouled Naîl de se diriger contre celui-ci, l'Emir nomma aux fonctions de Khalifat pour le Sud, un marabout de Laghouat. Celui-ci ne tarda pas à ce poste puisqu'il fut tué par les tribus de Laghouat partisanes de Tidjani. L'Emir nomma alors à sa place Si Chérif Ben Lahrèche.

* La pénétration française s'est opérée comme suit :

- 1843 : poussée du Général Marey jusqu'au village du Zaccar où il reçu la soumission du Cheikh de Laghouat.

- 1844 : un des aghas de Si Chérif Ben Lahrèche -Telli Benlakhel- provoque une révolte, réprimée par la suite par le Général Marey (région de Zenina).

- 1845 : repli de l'Emir Abdelkader dans la région suite aux mouvement du Général français Youssouf.

- 1847 : après la reddition de l'Emir, Si Chérif Ben Lahrèche se rendit à son tour. Il fut emprisonné à Boghar (actuellement Ksar El Boukhari). Là ayant appris qu'une razzia se préparait contre les Ouled Naîl, pour protéger ses tribus, il obtint des français, à sa demande, sa liberté.

- 1852 : construction du premier fort de Djelfa par le Général Youssouf. Pendant cette opération un marabout originaire de Ouargla, Mohamed Ben Abdellah n'a cessé de soulever la région, y compris celle de Laghouat, contre les Français. La répression de ce soulèvement donne lieu à la prise de Laghouat.

- 1853 : révolte d'une fraction des Ouled Naîl -les Ouled Toaba -prés de Messaad réprimée par le Colonel Pein.

- 1854 : révolte des Ouled Oum El Akhoua réprimée par le Lieutenant d'Ornano.

- 1861 : attaque du fort de Djelfa et des maisons alentour par une partie de la population menée par Bouchendouka. Cette attaque désignée sous le vocable «affaire Bouchendouka » va impliquer la nécessité, pour l'occupant, de construction d'une ville avec des remparts.

- 2.02.1861- Décret impérial portant création d'un centre population au lieu-dit Djelfa.
La région fut marquée par la suite, directement ou indirectement, par les faits politiques, économiques et sociaux qui ont secoué le pays tout entier à savoir le régime de la colonisation, les épidémies cycliques, les années de famine (1866-1868, 1878-1921), les conflits mondiaux et la naissance du mouvement de libération nationale. Après 1954 et jusqu'au 1962, la région qui faisait partie de la Wilaya VI - laquelle fut créée lors du Congrès de la Soummam - paya comme les autres régions son tribut du sang sous le joug colonial pour la libération et l'indépendance de la patrie.

La Wilaya VI (et notamment ses parties accidentées tel que le mont Boukhil) fut ainsi le théâtre de multiples opérations militaires opposant les unités de l'ALN à celle de l'armée d'occupation. Ces opérations se soldaient souvent par des pertes sérieuses chez l'ennemi. Dans le rang de l'ALN, les pertes n'étaient pas moins grandes puisque de nombreux et valeureux fils de l'Algérie, dont les Colonels Si El Haoués et Amirouche y trouvèrent la mort.


pour l'information les turques ont jamais fait construire un fort a djelfa ou autre région de djelfa le fort que les gens de ain el ibel prennent pour une fortification tuque est un caravansérail français;les ouled nail non jamais été soumis au turque,les turques fesait recours au mehalat المحلة pour collecter leurs impôts.
chouiha.h - DJELFA, Algérie

19/10/2010 - 7560

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