Le 20 février 1861, Napoléon III promulgua un décret impérial portant création d’un centre de population civile constitué de 55 feux et 144 autochtones vivant aux abords d’une fortification militaire érigée en 1852, qui servait de caravansérail à l’armée coloniale pour ses campagnes vers le sud du pays.
La qualité des terres récupérées sur les marécages et l’improvisation par l’occupant d’un marché potentiellement prospère étaient autant de motifs à la ruée des colons en quête de concessions agricoles, et ce, au péril de leur vie, car la révolte était à ses balbutiements. Les attaques de colonnes militaires et la rigueur du climat ont fini par contraindre les colons à quitter la région. L’occupant s’empresse alors d’y pallier en instaurant le droit d’accès à la propriété foncière à titre gracieux qu’il réserva aux Européens, aux israélites, à la corporation Ibadite et à quelques membres du caïdat. Il entreprend rapidement la construction d’une digue sur l’Oued M’khelkhel pour irriguer les jardins et alimenter les foyers en eau potable. Il construit ensuite une église puis ouvre un cours complémentaire franco-indigène à 40 apprenants dans l’agriculture et en 1868, les filles musulmanes rejoignent un ouvroir d’enseignement des travaux ménagers. Le 26 octobre 1862, partent vers la métropole, les premiers télétypes annonçant l’institution d’un « bureau arabe », dont la mission était d’examiner les affaires criminelles et litigieuses, d’inventorier le cheptel et d’établir les rôles d’impôt. Mais le but inavoué était en fait de contrôler l’évolution démographique et les déplacements de la population, dont le fond était nomade. Le premier train reliant Djelfa entre en gare le 1er avril 1921 en provenance de Blida et à son bord, pour la première fois, un médecin pour éradiquer les épidémies qui faisaient rage à cette époque. Le bourg de Djelfa est enfin animé la nuit grâce à l’éclairage public et l’électricité dans les ménages apparus en 1931. L’association des ouléma ouvre une medersa en 1935, suivie de l’école de scoutisme en 1939. Les partis font leur apparition en 1945 et la zone est placée sous le commandement du chahid Omar Driss en 1957. Enfin la région est érigée en chef-lieu de wilaya en 1974. Elle comprend aujourd’hui 12 daïras et 36 communes et est nantie d’une vingtaine de tribus unifiées par des armoiries aux couleurs rouge et noire. Ainsi, naquit Djelfa dont l’origine du toponyme reste à ce jour inconnue si ce n’est que la population désignait ce lieu par la plaine de Djelfa.
Posté Le : 19/08/2006
Posté par : hichem
Ecrit par : Abdelkader Zighem
Source : www.elwatan.com