Djelfa - 02- Origines

Djelfa d'avant les Banu Hillal à la lumière de Muâ’djam el-Buldan



Djelfa d'avant les Banu Hillal à la lumière de Muâ’djam el-Buldan
Que fut-elle, et qu’y eut-il tout au tour de Djelfa au temps de Yaqut ibn Abd Allah er-Rumi? C’est la question au quelle je vais y répondre au moyen de son livre « Muâ’djam el-Buldan » : son dictionnaire des villes du monde islamique, Bilad el-Islam, de son époque. Ce livre, à la valeur onomastique, a vu probablement le jour en 1240. A cette époque le royaume de Tahert (Tiaret) de la dynastie Rostémides (777-909) était de l’histoire. Les Zirides pro fatimides ennemis jurés des Rostémides ont régné de 973 à 1160, c’est Yusuf Bulukkin ibn Ziri qui fonda leur capitale à el-Achir, l’actuelle Ksar el-Boukhari près de Boughar, tout au début. Ils ont ensuite remplacé les Fatimides dans leurs palais tunisiens, en devenant leurs vassaux. La Qal'â des Banu Hammad (1015-1152) était plus grandes que Msila. Et la Tobna, l’actuelle Tolga, était plus grande que Biskra ; c’est là où Moussa ibn Nuceïr vainquit Koceïla et la conquit triomphalement.

A noter en parallèle à ce contexte historique que les Hillaliens ne sont pas encore venu en Algérie. Tiaret et el-Achir sont respectivement à 200 et 150 kilomètres vers le nord et le nord-ouest de la ville de Djelfa. La Qal'â est à environ 200 kilomètres vers le nord-est, Tobna est à la même distance vers l’est.

Les agglomérations urbaines de la wilaya de Djelfa sont totalement ignorées ou méconnues de Yaqut er-Rumi, c’est le premier constat auquel je peux avancer sans risque de me tromper.
L’actuel Medjedel, la petite ville tout près de Boussaâda, fut appelé, à l’époque de Yaqut, Madjdul ; et la tribu, qui y habitait, se nomma Qamuda. Boussaâda n’est pas cité dans le Muâ’djam.

Pour Yaqut er-Rumi, tout le Maghreb s’appelle Bilad el-Barbar, dans lequel vivent 38 tribus berbères dont il cite les noms. La Tunisie, il l’appelle Ifriqiya. La tribu dominante à Tahert est la tribu Nafoussa. On en trouve ce nom d’une bourgade un peu vers le sud d’Aflou, et le Djebel, vers le quelle se sont enfuis une partie des Kharidjites de Tahert, en Libye, après qu’ils aient été persécuté par les fatimides et leurs vassaux.
Une autre tribu dont il cite le nom Kzoula, elle aurait probablement donné son nom à Bougzoul, une petite ville à une trentaine de kilomètre au nord de Aïn Oussera.

Il affirme que Koutama et Sanhadja sont des tribus arabes venues du Yémen, ce que confirmera plus tard Ibn Khaldun (1332-1406) dans son livre Kitab el-Ibar (Livre des considérations sur l’histoire des Arabes, des Persans et des Berbères).
Yaqut note, dans l’entrée el-Djifa de son dictionnaire, qu’il existe un lieu, entre Médine et Tabuk, de la péninsule arabique, et qui s’appelle Thi el-Djifa. C’est dans ce lieu que notre prophète, dans l’expédition de Tabuk, a fondé une mosquée. Les hillaliens, qui connaissent el-Djifa, l’auraient-ils utilisé pour dénommer ce qui devait être plus tard le futur chef lieu de la wilaya de Djelfa?! Le reste n’est qu’une transformation phonétique du goût des turcs, des français ou des indigènes.


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