Le site appelé aussi Rahbet Ettebene ou Rahbet Ettemer est situé juste sous les vieux remparts de la ville reliant autrefois Bab El Oued (aujourd’hui place du 1er Novembre) et Bab El Djabia, à l’entrée du pont de Sidi Rached.
C’est Mohamed Lemili, ancien cadre de la wilaya, véritable mémoire vivante qui nous évoquera, avec un sens pointu du détail, l’histoire du lieu qui sera la première et l’unique unité de sapeurs-pompiers pour des années, dans la ville de Constantine. Selon Mohamed Lemili, l’unité a toujours fonctionné avec des volontaires jusqu’à 1944 où elle verra le recrutement d’une première promotion de sapeurs-pompiers professionnels. Kaddour Mansour et Brahimi ont été les premiers algériens à intégrer le corps des pompiers à Constantine avant d’être rejoints en 1945 par Mohamed-Salah Drissi, Lakhdar Dilmi et Matougui, puis le 1er février 1955 par Slimane Sissaoui et Ahmed Bouchemal. Au début de l’année 1957, le nombre d’Algériens exerçant sera porté à douze. Avec l’avènement de l’indépendance, l’adjudant Ahmed Bouchemal sera le premier chef de l’ancien centre de secours principal CSP, qui sera plus tard l’unité Boumaza Abdelmadjid, un ancien cadre de la Protection civile. De par sa situation en plein centre-ville, tout près de la vieille Médina, l’unité Boumaza a été toujours un lieu familier pour la population de Souika, d’autant que les habitants de cette partie de la ville et même ceux des quartiers environnants ont souvent été « secourus » en cas de pénurie d’eau potable. C’est dans le domaine sportif que l’unité s’illustra durant des années grâce à son équipe de volley-ball qui a fait la fierté de la ville, mais aussi pour avoir donné des joueurs de dimension internationale à l’image de Abdelhamid Benkaïdia et Maâmar Boukhers ayant évolué des années durant en équipe nationale. On retiendra surtout parmi les noms qui ont marqué le vieux terrain de volley-ball dont les traces sont toujours vivantes, ceux de Salim Harkati, Ahmed Ferdi, Boudraâ, Drissi, Boutadjine, Boumeddous, Boukhemis, Matougui et autres. Dirigée aujourd’hui par le jeune capitaine Smaïn Sissaoui, fils du défunt Slimane, l’unité Boumaza qui compte 81 éléments, continue d’assurer sa mission dans un secteur des plus populeux dans la ville et dont les frontières s’étendent au-delà du centre-ville jusqu’aux cités de Ziadia, Békira, Djebel Ouahch et Bab El Kantara, avec tous les risques de glissement, d’effondrement, d’incendie et même des suicides surtout que l’unité s’est vu confier aussi tous les ponts de la ville. Entre les anciens des sapeurs-pompiers et la jeune génération, le lien n’a jamais été rompu à l’unité Boumaza. Dans un coin retiré du foyer de la caserne, on a retrouvé les retraités de la Protection civile. Une fidélité qu’on aura rarement l’occasion de connaître pour des hommes qui ont fait preuve de bravoure durant des années d’exercice qui méritent bien un geste de reconnaissance, sans oublier de rendre aussi hommage aux cinq éléments de l’unité, morts en service commandé dans la rue Larbi Ben M’hidi dans le fameux incendie qui a ébranlé toute la ville, un certain mois d’août 1984.
Posté Le : 26/10/2006
Posté par : hichem
Ecrit par : S. Arslan
Source : www.elwatan.com