Randonnée au djebel de Sidi Driss / Béni Oualbane

Après moult reports, finalement à l’initiative de notre ami El Ani, fonctionnaire au sein de la Société des Chemins de fer de Constantine, une randonnée a été organisée par l’association M.A.A.C (Masters athlétic association of Constantine) au djebel de Sidi Driss dans la région de Béni Oualbane, commune qui a vu naître notre cheminot. Et c’est un peu pour lui rendre hommage pour les efforts déployés au sein de l’association MAAC depuis sa création, que nous rédigeons ce présent article qui relate l’événement.
En un jeudi du mois de mai 2009, comme à l’accoutumée, l’ensemble du groupe composé d’une vingtaine de personnes aguerris et de 7 à 77ans a pris le départ de la place habituelle dépendant de la cité des Terrasses en direction de Béni Oualbane dans des véhicules particuliers par la route menant à Collo.
Encore une fois, le groupe a manqué de discipline et de ponctualité, ce qui irrita le chef de groupe désigné Kamel. Après une heure et demi de route, nous arrivâmes au petit village de Garmata, lieu d’origine d’El Hani, où seront stationnés les véhicules , auprès de ses proches.
Arrivés vers 10h du matin, un soleil tonitruant annonçait une rude journée, ce qui ne nous décourageâmes pas encore, moins notre doyenne et la benjamine du groupe. El Hani, toujours jovial, s’empressa d’appeler les deux guides qui nous attendaient et nous prîmes le chemin selon l’itinéraire tracé jusqu’à la zaouia de Sidi Driss. L’escalade du djebel a été pénible du fait du relief très accidenté avec de fortes pentes.
Région très florissante, néanmoins la végétation commençait à jaunir sous l’effet d’un été qui s’annonçait précoce. Le groupe progressait lentement et difficilement vers la zaouia situait sur les hauteurs du djebel de Sidi Driss. De temps à autre, le groupe s’arrêtait pour profiter des explications que donnaient les guides sur la région.
Finalement, nous atteignâmes la zaouia, site datant du 16e siècle construit par les turques avec une bonne architecture, d’un cachet particulier, mais se trouvant malheureusement dans un état d’abandon et de délabrement total. Quels gâchis pour une région aussi riche en potentialités forestières, agricoles, artisanales et touristiques, et surtout ses ressources minérales dont la région n’en tire pas profit, hélas ! D’après Mr Karaali, le captage des eaux minérales est fait de façon très archaïque, avec des fuites abondantes au niveau de la source même.
Mr Boufdah Badissi, commerçant et demeurant à Béni Oualbane nous renseigna beaucoup sur la région et de son historique. Comme, il nous fera remarquer également que Béni Oualbane est une région très enclavée, n’ayant bénéficié que de peu de projets de développement ce qui entraîne selon lui, un exode massif de ses jeunes vers les grands centres urbains et surtout Constantine, où en fait aucune perspective ne les attend.
Il faut dire que le groupe a été bien accueilli par la population locale qui le gratifia d’une bonne quantité de « leben » frais (petit lait) ce qui a ravi nos citadins, qui se retrempent dans les coutumes ancestrales.
Dans ce massif, l’habitat reste précaire, avec des maisons à toiture en chaume, ou parfois des maisons construites en pierre sèche sans liant et des toitures en tôle hétéroclite, exposant les habitants à la moindre secousse tellurique importante (Cas de la commune de Benbadis ex-El Aria en 1985 dans la wilaya de Constantine, qui a connu des décès, avec le même type d’habitat).
Sur le chemin du retour, comme toujours, le groupe s’oublia et se disloqua en formant des groupuscules par affinités. Néanmoins, tout le groupe se retrouva au complet au lieu de stationnement des véhicules. La satisfaction se lisait sur les visages, en espérant qu’une meilleure attention soit réservée à cette région de notre beau pays.


Article rédigé par Gharbi Abdelaziz et Karaali Abdelouahab le 7/8/2009