Les autorités de la wilaya de Constantine ont décidé de maintenir le projet du centre d’enfouissement technique (CET) de Doghra, dans la commune de Zighoud Youcef, malgré le refus par la population du choix du site.
Contrairement à son prédécesseur, le wali, Kamel Abbes, a fait preuve d’une habile diplomatie face aux habitants de Zighoud Youcef, lors de sa visite dans cette commune, mercredi dernier, en se montrant plus réceptif aux doléances, tout en affichant sa volonté d’achever le projet et de le mettre en exploitation après la fin des travaux.
Pour convaincre des habitants toujours sceptiques, le wali mettra l’accent sur les engagements du ministère de tutelle pris à propos de ce CET, qui ne sera pas finalement abandonné, surtout après les milliards dépensés pour sa réalisation.
«La commission ministérielle mixte, qui a été dépêchée sur les lieux, a pris la décision d’installer de nouveaux équipements d’accompagnement nécessaires pour le bon fonctionnement du CET de Doghra, tels la station du traitement du lixiviat et autres», a-t-il dit, sans donner d’autre précision.
Et de poursuivre: «Ces équipements modernes ne pollueront pas l’environnement et ne porteront pas atteinte ni à la faune, ni à la flore. Après l’achèvement des travaux nous aurons des discussions avec la société civile et les représentants de la commune pour déterminer la destination du CET. Est-ce qu’il sera réservé uniquement pour les besoins de la commune de Zighoud Youcef ou pour d’autres communes? Cette décision sera prise avec la concertation des représentants de la société civile et de la commune.»
En clair, le projet sera bel et bien réalisé, après avoir été déjà réceptionné et devait être opérationnel au mois de mai dernier, en dépit de toutes les réserves soulevées.
Cinq mois après, les déclarations du nouveau wali viennent confirmer que les habitants de Zighoud Youcef avaient certainement raison de manifester leurs craintes. Mais comment se fait-il qu’une telle structure soit inaugurée par l’ancien wali, sans qu’elle soit dotée de ces soit-disant «nouveaux équipements»? La question demeure encore sans réponse.
Par ailleurs, le wali n’a donné aucun détail sur le financement de cette nouvelle opération, sachant que l’installation d’une station de traitement du lixiviat coûtera encore des milliards, sans parler des travaux à prévoir pour son aménagement.
Le projet qui a été livré sans ces équipements était-il incomplet?
Dans ce cas, pourquoi avait-on insisté pour le mettre en exploitation?
Une autre question se pose: le projet aura-t-il le financement nécessaire à une époque marquée par de sévères mesures d’austérité?
Yousra Salem
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Posté Le : 01/11/2016
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: vitaminedz.com; texte: Yousra Salem
Source : elwatan.com du lundi 31 octobre 2016