Portrait de KARAALI Jeanne née THIBAULT (1915 – 1998) pour son livre sur la médina de Constantine qui paraîtra prochainement.
« Femme remarquable, combative jusqu’au dernier souffle »
Née le 18 janvier 1915 à Pierry (Marne) où son père était directeur d’école.
Etudes secondaires au lycée de jeunes filles de Reims.
Etudes de dessin à l’Ecole des Beaux Arts de Reims.
Pendant la débâcle de juin 1940, effectuée dans des conditions sanitaires et de promiscuité déplorables, elle contracte la tuberculose. Elle a dû rester en soins pendant de longues années, d’abord à Reims puis Châlons sur Marne, où elle occupa les fonctions de secrétaire médicale au centre de phtisiologie.
C’est là qu’elle connut Houcine Karaali et qu’ils se marièrent le 5 décembre 1959.
En Août 1961, le couple rentre à Constantine en pleine guerre d’Algérie et s’installe à la rue Lassigny (Rue des Frères Boulahbel) et elle, travaille dans un premier temps à la Pharmacie centrale avec les Kacimi, Bendjaballah…, son beau frère Karaali Lakhdar, du Centre Hospitalier Universitaire de Constantine (CHUC).
Au cours de cette période, ont commencé les grandes manifestations populaires pour l’indépendance de l’Algérie. Elle se joint aux Algériennes et Algériens et brandit même le drapeau vert, blanc et rouge.
Cet acte n’a pas été du goût de l’OAS, qui une première fois n’a pas réussi, a fini par plastiquer leur 2 CV garée devant leur domicile (Janvier 1962). Le véhicule fût réformé et toutes les vitres du voisinage ont été brisées par la déflagration.
Puis elle s’installa définitivement au Chemin des Dames (Rue des Frères Bouchama) non loin de la rue Lassigny.
Après l’indépendance et l’ouverture d’une annexe des Beaux Arts au niveau du musée MERCIER Gustave puis CIRTA, dépendant de l’Ecole nationale des Beaux Arts d’Alger, elle fait partie des premiers enseignants de cette institution avec Mrs TAOUTAOU Mahmoud, ALLALOUCHE Amar…
Elle s’investit énormément dans la formation des jeunes Algériens qui lui sont très reconnaissants. Plus qu’une enseignante, elle était une mère pour eux.
Certains de ses élèves, l’ont aidée, malgré une santé fragile, à parcourir la Médina, pour la récolte de données et l’élaboration de cet ouvrage, témoin de la richesse de cette cité Antique, qui se meurt et attend son sauvetage qui tarde à se concrétiser réellement.
Elle travailla également beaucoup avec Mr BERTHIER André pour l’enrichissement du Musée de Constantine (villes romaines de TIDDIS, de DJEMILA, restauration des objets antiques tel que les poteries…, mise en valeur des objets dans les salles d’exposition du musée ...).
Après la perte de son époux en décembre 1989, elle continua à vivre avec ses enfants adoptifs de Houcine, Chérif et Abdelouahab jusqu’en 1994 ou elle décida de regagner Reims (France), domicile familiale, pour mieux se soigner.
Elle resta attachée à Constantine et à l’Algérie et recevait les visites de ses enfants pendant les vacances d’été jusqu’à sa disparition.
Aussi, je tiens à remercier Mr ALI-KHODJA Nadjib, GHERNAOUT Mohamed, ses anciens élèves et REDJEL Tahar de RAJA GRAPHIC pour le sérieux et l’abnégation dans l’édition de cet ouvrage, dédié aux Constantinois pour la restauration de leur Cité.
Par Karaali Abdelouahab
Constantine, lundi 28 mai 2012
Posté Le : 10/06/2012
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Karaali Abdelouahab / Lundi 28 mai 2012