Constantine - Ponts, passerelles, viaducs et tunnels

Ponts de Constantine et Gorges Du Rhumel (1re partie): Une balade touristique sur les timbres



Ponts de Constantine et Gorges Du Rhumel (1re partie):  Une balade touristique sur les timbres


Site naturel unique au monde, les gorges du Rhumel et le célèbre rocher qui abrite la ville de Constantine depuis des siècles, demeurent parmi les plus belles curiosités touristiques en Algérie.

Admirés par les nombreux voyageurs ayant visité l’antique Cirta durant des siècles, leur première illustration sur un timbre-poste se fera lors de la 4e série de la Poste aérienne parue le 26/2/1972. La vignette, d’une valeur de 4,00 DA, représentant une vue magnifique du rocher, dont les deux parties sont reliées par le pont suspendu de Sidi M’cid, a été l’œuvre d’Ismaïl Samsom.

Une image qui révèle aussi une vérité historique jusque-là ignorée, faisant de l’antique Cirta l’une des plus anciennes villes habitées, vivantes et animées en permanence dans l’histoire, soit durant plus de 2300 ans.

Les merveilles dont jouit le Vieux rocher, avec ses gorges, ses ravins, ses vestiges longtemps méconnus et ses ponts seront également le sujet d’un second timbre de couleur rouge dans la série «Vues de l’Algérie d’avant 1830», émis le 26/1/1984, où apparaît l’image du rocher prise à partir du plateau du Mansourah.

Il sera suivi d’une même figurine, mais de couleur verte, émise le 21/3/1991. Les gorges du Rhumel seront également à l’honneur dans un timbre signé Kamreddine Krim, intitulé «Vue de Constantine», sorti le 26/1/1989.

Mais la série historique qui marquera beaucoup plus la présence de Constantine dans le catalogue philatélique algérien restera sans doute celle émise le 20/11/2008 sous forme d’un bloc feuillet, réalisé par Ali Kerbouche et regroupant les quatre principaux ponts reliant les deux rives du Rhumel, avec comme arrière-plan une partie de la vieille ville au quartier d’Echatt, la célèbre Médersa et les bâtisses de la rue Larbi Ben M’hidi donnant sur le ravin.

Une véritable balade touristique sur des timbres, qui permettra aux philatélistes algériens de découvrir en premier le pont Sidi Rached, l’un des symboles de la ville.

Représenté sur le timbre de valeur 15 DA, l’ouvrage de l’ingénieur français Paul Séjourné, entamé en 1907 et inauguré le 19 avril 1912, est classé parmi les plus grands et les plus remarquables ponts de pierre au monde.

Il a même un «frère jumeau», pierre par pierre et arc par arc, qui n’est autre que le pont Adolphe au Luxembourg, élevé sur la vallée verdoyante de la Pétrusse, inauguré le 24 juillet 1903. Sur le même timbre, on peut voir, un peu plus bas, le mausolée de Sidi Rached, saint-patron de la ville, avec son minaret de forme carrée.

Tout en contrebas de cette zaouïa, à l’entrée des gorges, se trouve le pont du Diable, construit en 1850. En suivant le sens d’écoulement du Rhumel du sud vers le nord, on découvre la passerelle Mellah, portant le nom du pont de la Médersa sur le timbre de 38 DA.

Réalisée entre 1917 et 1925, cette véritable prouesse de 125 mètres de long, à 105 mètres au-dessus du ravin, est l’œuvre de l’ingénieur Ferdinand Arnodin. On l’appelle aussi le pont de l’Ascenseur, en raison de la présence de ce dernier juste à l’entrée du pont et permettant de le relier à la vieille ville.

Si le timbre d’Ali Kerbouche révèle la beauté de cette réalisation, qui est l’unique pont suspendu de la ville réservé aux piétons et qui donne des sensations de vertige lors de sa traversée à cause des secousses de son tablier, de nombreux vestiges sommeillent encore au fond des Gorges du Rhumel, attendant d’être révélés un jour. On citera le célèbre chemin des Touristes, creusé dans la roche et inauguré en 1895.

Œuvre de l’ingénieur constructeur français, Frédéric Remes, il permet une magnifique balade sur le flanc du rocher, puis à travers deux passerelles sur un parcours de plus de 2 kilomètres.

L’ouvrage unique en Algérie, dont on peut voir les restes au fond des gorges à partir de pont Sidi Rached et la passerelle Mellah, avait connu une première restauration en 1907, puis une seconde en 1954, avant d’être fermé après le déclenchement de la Révolution. Il subira de sérieux dégâts lors des crues de novembre 1957. Depuis, il attend toujours une réhabilitation qui tarde à venir.

S. Arslan


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