Il est venu de Ghardaia, ramenant avec lui les joyaux de l’artisanat du M’zab. Artisan-promoteur, et ancien guide bénévole, Brahim Allout s’est installé dans une aile du palais du Palais Hadj Ahmed Bey de Constantine où il expose tout ce que les mains expertes des hommes et des femmes de cette région peuvent faire pour sauvegarder et enrichir un patrimoine ancestral.
«C’est par passion et par amour que je suis venu à ce domaine en 1979, pour lequel je consacre tout mon temps, avec pour seul but de préserver ces traditions, dont certaine sont menacées de disparition», déclare Brahim Allout.
Ce dernier gère une galerie à la rue Talbi Ahmed, au centre-ville de Ghardaïa.
«C’est un local, ancien café-restaurant qui fait partie d’un ensemble de bâtisses dont l’APC de Ghardaïa, la Poste et la salle de cinéma, conçu par Pouillon», notera-t-il.
Pour les visiteurs de cette exposition, inaugurée lundi dernier au Palais Ahmed Bey, Brahim Allout sait faire transmettre les messages culturels et sociaux que les artisans du M’zab acheminent avec pertinence dans chaque produit façonné.
Il parle avec passion du fameux tapis du M’zab, ou le tapis de la mariée que la femme prend des mois à tisser, et dans lequel on retrouve tous les sentiments d’amour, de fidélité et de bravoure qu’elle adresse à son futur époux.
Des sentiments sous formes de dessins «gravés» dans la laine, avec un savoir-faire transmis à travers les générations.
«Contrairement à ce que l’on croit, la fabrication du tapis n’est pas un gagne-pain dans le M’zab, mais c’est un métier qu’on fait par amour ; chez nous, la femme fabrique elle-même son trousseau qu’elle emportera dans la maison de son mari», tient-il à préciser.
Riche en objets de l’artisanat local, dont notamment les tissages et les kachabia, l’exposition-vente englobe également des produits de maroquinerie, des tableaux peints en sable, des bibelots, des produits cosmétiques préparés manuellement, et des pièces pour décoration.
En se baladant dans cette aile du Palais du Bey, on s’imagine dans un musée où l’on peut lire l’histoire de l’artisanat et des traditions de la région du M’zab. Un vrai plaisir.
«Je suis venu ici pour rapprocher le M’zab avec Constantine, et raconter l’histoire de l’artisanat de ma région, avec toutes ses facettes originales», conclut Brahim Allout.
L’exposition, qui se poursuit jusqu’au 16 février, vaut bien le déplacement.
Arslan Selmane
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Posté Le : 15/02/2015
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: flickr.com ; texte: Arslan Selmane
Source : elwatan.com du samedi 14 février 2015