Constantine - Cheikh Mohamed Tahar Fergani

Mohamed Tahar Fergani, un Patrmoine Vivant



Mohamed Tahar Fergani, un Patrmoine Vivant
(Né en 1928). Brillant interprète du malouf et altiste virtuose.
De son vrai nom Mohamed Tahar Reggani –il serait originaire de Reggane- Mohamed Tahar Fegani vit le jour le 9 mai 1928 à Constantine dans une famille de musiciens. Son père Baba Hamou, était chanteur professionnel spécialiste de hawzi. Ses frères devinrent respectivement luthiste, guitariste et percussionniste, alors que ses fils Salim (luth), Nacer Eddine (mandoline) et Mourad (guitare) sont des musiciens confirmés. Tradition constantinoise oblige, il commence par la broderie avant de s’intéresser à la musique. Il fait ses débuts en tant que joueur de Fhel (petite flute) puis de Ney avec Maâmar Benmalek, personnalité assez connue à Constantine, et d’interpréter en sa compagnie, de nombreux textes de Mohamed el Kahlaoui. Après cette expérience, il s’essaye dans le genre oriental avec l’association Toulou et Fadjr (l’aurore) que dirigeait à l’époque Derdour. Cheikh Hassouna Amine Khodja lui conseilla de pratiquer plutôt le hawzi. Le premier Zedjel (poésie en arabe dialectal exécutée souvent en claquant des mains) qu’il interprétât sous la direction du nouveau maître s’intitule « Al Awd kad Tarammama ». La première soirée qu’il anima durant sa longue carrière date de 1949. Ce fut à l’occasion du festival Kermesse, à Annaba. Il interpréta Mahboubek tal Diffah et obtint le premier prix. Mais sa soif reste inassouvie et c’est ainsi qu’il gagne Alger où il rencontre les compositeurs Amraoui Missoum, Ahmed Wahby, Belaouinet et Kaci el Qassentini. Deux ans plus tard en 1951, il revient à Constantine après le départ en France de Missoum et reprend contact avec les maitres de l’andalou Si Hsouna Baba Obeid et son propre père Cheikh Hamou. La même année il se présente à un concours musical à Annaba et obtient le premier prix en interprétant la chanson Hbibek la Tensah (N’oublie pas ton amour). Il enregistre alors son premier disque. Il n’a pas 25 ans quand il devint chanteur et artiste gaucher virtuose dans le groupe des Chioukha (élite de vieux maitre) qui comprenait entre autres Benali Khodja et Hsène Derdour. Il s’instruit aupès des grands interprètes du chat andalou comme Dahmane Benachour ou Abdelkrim Dali et arrive à maitriser le style des trois principales écoles de l’art arabo-andalou, celle de Tlemcen et son hawfi, d’Alger et son hawzi et bien entendu de Constantine et son malouf. Sa voix chaude et puissante fortement imprégnée de couleurs orientales l’a rendu très célèbre. Depuis, il ne cesse de produire des enregistrements de disques et de cassettes et d’être l’invité de toutes les grandes manifestations nationales et internationales. De 1960 à 1967, il partage les joies et les peines d’un orchestre qui se limitait à l’animation des soirées familiales –mariages ou baptêmes- et avec la création sous l’égide du TNA (Théâtre National Algérien) d’un centre régional d’animation culturelle, on lui confie la section musique où il put former un vrai orchestre moderne avec l’introduction du violoncelle, de la contrebasse, de la cithare et une multitude violons. Une émission télévisée Rasd Oua Oumaya qu’il anime a eu un grand impact dans plusieurs pays arabes, ce qui a contribué à la prise de conscience de la cité quant à l’importance de la sauvegarde du malouf et c’est ainsi qu’une première association musicale El Fergania vit le jour. Mohamed Tahar Fergani qui est l’un des derniers algériens à avoir effectué une visite à la Ville Sainte d’el Qods en 1967, avant qu’elle ne soit occupée par les sionistes, reste un monument et une école du malouf. Aux œuvres qu’il veut tirer de l’oubli, la maitre leur donne son cachet personnel et son style particulier. Il restructure la musique, la réactualise en l’adaptant au gout général. Lui-même chante des chansons qu’il est le seul à interpréter dans un genre et un style inimitable. ; C’est le cas de Dalma (l’injuste), écrite par cheikh El Henni Benguenoum (1761-1864), de Bourghi et de Salah Bey. Enfin l’absence d’infrastructures de type « Conservatoire », la disparation des anciennes structures du genre « Fondouk » et la large diffusion de la bande sonore ont réduit l’apprentissage de la musique « malouf » pratiquement aux seuls enregistrements de Fergani.



Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)