Constantine - COMMUNES

Le photographe Hacène Bendjaballah100 000 photos pour raconter une passion : Constantine



Publié le 21.04.2024 dans le Quotidien le soir d’Algérie
ABDELHAK MÉBARKI

Hacène Bendjaballah est un nom lié à Constantine. Il a deux passions : sa ville, Cirta, et une autre, sans limites, pour le monde de la photographie. À soixante ans et quelques poussières, il fait figure d'ancien déjà tant il a accumulé les expériences, restant fidèle à la pellicule argentique qui est le domaine privilégié pour tous ceux qui exercent comme des artistes et non comme de vulgaires voleurs d'images à l'aide de smartphones réglés automatiquement pour bourrer les réseaux sociaux d'instantanés sans génie.

Il a appris le métier dès son jeune âge, emboitant le pas aux grands maîtres locaux de la photo qui se sont imposés au lendemain de l’indépendance, entre autres Selmi Abdellah, Benyahia Abderezzak, Tewfik Benmostafa (tous trois travaillant pour le compte du journal An-Nasr, autrefois La Dépêche de Constantine). Sans oublier au passage, rappelle-t-il, le défunt Dahamane, photographe public et en particulier du vieux Mouloudia, le MO Constantine. Toute une histoire racontée à travers des documents réalisés par un amoureux des couleurs et un véritable artiste.

Autant dire que Hacène Bendjaballah a été à la bonne école. Son talent reconnu, il l’investit aujourd’hui avec passion dans une activité qui l’habite depuis sa tendre enfance. Cette grande passion s'inspire du charme désuet de l'antique Cirta, sa ville natale, la cité de ses amours éternels. Car il la connaît dans ses moindres recoins, dans ses venelles les plus intimes. Mais aussi, dans les pulsations de cette ville qui l’a vu naître, à l’ombre du Vieux rocher millénaire où moult civilisations ont apporté leur génie le long des siècles.

Une curiosité débordante

Hacène, c’est la curiosité débordante couplée à un professionnalisme exigeant. En témoignent les appareils photos qui traînent chez lui et qui, au fil du temps, deviennent vivants par leur incursion dans le vécu d'une ville millénaire entourée de mystères.

En même temps, il n’hésite point à «mitrailler» le moindre évènement, quelle que soit sa nature, tout ce qu’il juge apte à se fixer sur sa pellicule...

Pour lui, la photographie représente plus qu’un métier, c'est toute sa vie. Sa longue carrière est riche en réalisations qu'il montre fièrement à ses amis, en attendant une exposition qui montrera aux Constantinois et aux autres toute l'étendue de son talent. Ses photos sont chargées d’une grande sensibilité. Images aux multiples visages formant un album de plus de cent mille photos, empreintes de simplicité mais aussi d'une profondeur qui met en exergue son côté artiste. Ce qui lui a permis d'ailleurs d’être honoré à l’issue de l’année «Constantine, capitale de la culture arabe» (2015).

Au bout de ce long parcours, Hacène se dit comblé. Dans la mesure, déclare-t-il, où ce métier aura été pour lui une opportunité pour découvrir de nombreux domaines : culture, sport, sites archéologiques, environnement, pour ne citer que ceux-ci. Des activités où il a appris à connaître des femmes et des hommes talentueux qui ont toujours porté haut le fanion de Cirta.

D’aucuns ne pourraient, et à chaque occasion, rester insensibles à la charge émotionnelle qui émane des photos de ce photographe. Et son immense talent continue de mûrir et s'épanouir avec l'âge. C’est dire qu’il est loin de ranger son éternel compagnon, l'appareil photographique. On peut le rencontrer dans les coins publics connus, comme dans les profondeurs secrètes de la ville où le mène son inspiration. Hacène continue son bonhomme de chemin, explorant les mille facettes d'un métier qu'il ne changera pas pour tout l'or du monde… Fidélité quand tu nous tiens !



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